Selon la presse française, «la campagne de 2017 se fera sur le terrain des valeurs, notamment celle de la laïcité». Le pouvoir politique socialiste en place a organisé deux rencontres sur l'islam. La première le lundi 15 juin, à l'initiative du ministre de l'Intérieur, et la deuxième, lundi dernier, à l'Assemblée nationale. Ces deux réunions faisaient suite au débat à huis clos organisé par le parti d'opposition de droite «Les Républicains» présidé par l'ancien chef de l'Etat Nicolas Sarkozy. Certains ont pu juger un peu excessif cet intérêt soudain et répété pour l'islam. Le pourquoi de la fièvre est peut-être donné par le Premier ministre lui-même. Manuel Valls a, en effet, placé le sujet au niveau d'«enjeu électoral» pour la présidentielle de 2017, et les législatives qui suivront, tout en regrettant qu'il en soit ainsi. Il a cependant réitéré sa conviction d'une religion musulmane «pleinement compatible avec la République». Il n'empêche que tout cela peut prêter à confusion sur les réelles intentions des hommes politiques, de quelque tendance qu'ils soient. Le quotidien Libération rapporte à son tour que «la campagne de 2017 se fera sur le terrain des valeurs, notamment celle de la laïcité ». Le journal cite Philippe Doucet, député socialiste, qui travaille à l'élaboration d'une charte de la laïcité, alors que Sarkozy a commencé il y a déjà plusieurs mois à s'y pencher et a nommé une secrétaire nationale à cet effet, Lynda Guirous. Tout cela met mal à l'aise nombre de musulmans de France. En cette période de Ramadhan, ils sont gênés d'être ainsi montrés du doigt. Répondant au site en ligne Atlantico, Ghaleb Bencheikh (qui donne une chronique quotidienne dans El Watan) pense qu'il faut «laisser les citoyens musulmans vaquer à leurs occupations et vivre leur spiritualité avec calme et discrétion».