Si pour une grande partie du public le texte n'est pas accessible, les chansons, les plus célèbres, qu'a choisies Lounis Aït Menguellet, ont malgré cela entrainé la foule qui s'est pressée vendredi dans la soirée au théâtre de plein air d'El Kala. Le chantre de la chanson kabyle accompagné de ses musiciens, dont son fils bien entendu, a fini par faire vibrer l'assistance qui n'a pas résister au rythme du Bendir et de la flûte qui vous transportent immanquablement aux plus hauts sommets de nos montagnes. Chacune de ses chansons a été ponctuée de fervents youyous. Fidèle à lui-même, celui auquel Kateb Yacine a rendu hommage, a repris les titres par lesquels il est devenu l'icône de la Kabylie rebelle et frondeuse mais aussi ceux chantant l'immortalité de l'Algérie, de ses combats, de ses héros et de ses légendes. Dans une petite interview qu'il nous a accordée, Lounis Aït Menguellet s'est dit très impressionné par l'accueil et ravi par le public d'El Kala qu'il découvre. Il ne s'était jamais aventuré au-delà d'Annaba et il a découvert une région «à couper le souffle», et là non plus il n'a pas tort. Ses fans se sont dits rassurés sur l'état de santé et son tour de chant de 2h est un signe de vigueur qui ne trompe pas. Ils attendent avec impatience l'arrivée en Algérie de «Isefra» son dernier album sorti seulement en France. La poète et chanteur kabyle s'est produit à El Kala dans le cadre des «Nuits de Ramadan», un programme d'animation de la Direction de la Culture d'El Tarf, dans lequel défileront les grands noms de la scène artistique nationale.