Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) exhorte les citoyens à apporter leur soutien aux prochaines actions de l'opposition. Dans un communiqué rendu public hier, le secrétariat national du parti estime que l'adhésion des Algériens à cette démarche est nécessaire pour constituer un rapport de force permettant de contraindre le pouvoir à accepter l'idée de la transition. «Le parti exhorte les Algériens et les Algériennes, convaincus que l'issue pacifique et démocratique est la seule alternative à la crise que vit le pays, à soutenir les actions programmées à la rentrée sociale pour consolider ce cadre consensuel et créer un rapport de force en faveur d'une transition démocratique pacifique et ordonnée», indique le RCD dans son communiqué. En effet, le parti de Mohcine Belabbas pense qu'il est de la plus grande importance d'engager directement les citoyens dans une initiative qui les concernent en premier chef. «Nous prenons acte de la volonté des partenaires au sein de la CLTD à multiplier les actions de mobilisation et à privilégier la décantation sur la scène politique», lit-on dans le même document. Dans sa réunion, tenue vendredi soir à Alger, le secrétariat national du RCD a également analysé la situation économique, sociale et politique du pays. D'emblée, la direction du RCD souligne qu'«hormis les récurrentes manœuvres qui secouent le sérail à chaque fois qu'il faut se trouver un tuteur ou un parrain, le système, qui se succède à lui-même depuis cinq décades avec le bilan chaotique qui est le sien, n'offre et ne tolère ni proposition ni perspective». «Sans vision ni consensus, il s'attelle à opérer un autre passage en force pour se pérenniser malgré les difficultés économiques et sociales qui pointent à court terme et une vacance du pouvoir devenue au fil du temps moins accommodante pour les clans qui squattent l'Etat», estime-t-on. Sur le plan économique, indique le RCD, les derniers chiffres sur le déclin de plus de 45% des revenus du pays et les annonces de cession d'actifs par les compagnies pétrolières «ne feront qu'aggraver les perspectives économiques dans une conjoncture particulièrement difficile pour les ménages». «La paupérisation gagne de larges couches de la population. Ce mois de Ramadhan et l'approche de l'Aïd exposent le citoyen à une misère sociale que les Restos Errahma et les couffins de la honte, feuille de vigne de l'échec économique et social du régime, soulignent dramatiquement. La sphère économique, parasitée par une corruption systémique, est livrée à l'improvisation», dénonce le parti. Critiquant la programmation, en même temps, des affaires de corruption en vue de «les écarter du débat public», le parti dénonce également la situation de la justice. «Soumise aux interférences et aux injonctions politiques, comme le montrent ces simulacres de procès où on n'a pas daigné auditionner les notabilités du régime, la justice se délabre et s'abime dans l'incurie», déplore le parti. Revenant sur la situation à Ghardaïa, le RCD condamne la passivité des pouvoirs publics face à la violence diffuse dans la société, savamment entretenue par des milieux inféodés au pouvoir, et de l'impunité absolue dont jouissent les puissants du moment. «Ces événement révèlent l'impuissance de l'Etat à garantir la sécurité des personnes et de leurs biens, tel que consacré par la Constitution, et reposent avec acuité la problématique des limites de l'Etat national et des institutions factices, imposés à notre société au lendemain de l'indépendance», regrette-t-on encore. La direction du RCD revient aussi sur la dernière visite du président français, François Hollande, en Algérie pour s'interroger sur son timing et ses motivations. «Si des questions de sécurité, de coopération régionale et d'énergie semblent constituer des urgences pour le gouvernement français, les Algériens sont en devoir de connaître les engagements de l'Etat algérien à ce sujet», souligne-t-on.