Les enfants du village de Tibecharine dans la commune de Mizrana ont repris le chemin de l'école, mais à la différence des élèves des autres régions, ils risquent gros en cas de secousse tellurique du fait que le vieux groupe scolaire, construit au lendemain de l'indépendance, a été condamné à la démolition par un arrêté communal à la fin de l'année 2003. La décision a été prise par l'ex-maire suite aux rapports des agents du CTC qui ont décelé, au cours de leurs analyses sur les résultats des échantillons prélevés, le mouvement du sol de son assiette. L'école devait être détruite au cours du début de l'année 2004. Comme ce fut le cas pour les deux logements de fonction annexes. Mais, il n'en était rien. Car la solution proposée par les autorités, aux villageois, concernant la poursuite de l'année scolaire était le transfert des enfants dans les deux écoles voisines, à savoir dans les villages de Tala Toghrast et Boumati dans la commune mitoyenne d'Afir (Boumerdès). Les parents d'élèves avaient, quant à eux, demandé l'installation des chalets comme dans les autres zones sinistrées de la région. Ce différent n'a pas été aplani durant les réunions qui ont été tenues sur le sujet. Ce qui a, bizarrement, débouché sur la levée du facteur risque de l'effondrement que représente toujours la vieille école. Et depuis, les enfants continuent de suivre leurs classes avec un danger au-dessus de leur tête et dans un étonnant silence des parents. Pourtant, les signes avant-coureurs ne manquent pas. En plus du mouvement du sol, il existe aussi un autre indicatif. Un témoin en plâtre placé sur les parois de la salle du milieu du principal bloc pédagogique a révélé que l'écartèlement de la fissure continue lentement son œuvre. Au début de l'année 2005, l'espoir resurgit. Un panel de plusieurs personnalités de différents services de la daïra, avec les autorités locales de Mizrana, a fait un déplacement au village pour « faire le choix du terrain pour la construction de la nouvelle école ». Le groupe de missionnaires a jeté son dévolu sur une parcelle en face de l'école condamnée. Mais depuis le projet est resté lettre morte dans les tiroirs de l'administration. Aussi, de la fin de l'année 2003 à ce jour, plusieurs dizaines d'enfants ont transité par l'école de Tibecharine échappant ainsi au risque avant que d'autres n'arrivent pour l'encourir. La vieille école survit pour la troisième année à sa démolition et personne ne sait combien de temps elle tiendra encore.