Comme il fallait s'y attendre, la plupart des commerçants ont baissé rideau au grand dam des consommateurs qui n'ont pas trouvé où s'approvisionner. A Alger, au premier jour de l'Aïd, la majorité des boulangeries et épiceries étaient fermées, contraignant le citoyen à sillonner les différents quartiers de la capitale à la recherche d'une baguette de pain ou de quelques denrées alimentaires. En dépit des mesures prises par la direction du commerce pour assurer un service minimum, les commerçants continuent de n'en faire qu'à leur tête, refusant de se plier à la réglementation en vigueur. Cet état de fait dément les affirmations du ministère du Commerce qui, lui, a annoncé hier que la quasi-totalité des commerçants réquisitionnés, pour assurer un approvisionnement régulier en produits alimentaires et services de large consommation durant les deux jours de l'Aïd, ont respecté le programme de permanence. Si le département de Amara Benyounès parle même – selon une dépêche de l'APS – de 99,61% des 27 114 commerçants mobilisés qui ont respecté cette permanence, la réalité est hélas tout autre : de nombreux commerces à Alger et Oran sont demeurés fermés, a notamment indiqué l'APS. Les citoyens étaient contraints de se déplacer dans les différents quartiers ou communes voisines pour s'approvisionner chez les commerçants qui ont respecté le planning de permanence, selon la même source. Des queues se sont formées devant les quelques boulangeries ouvertes, à l'instar de la boulangerie de l'avenue principale de Bir Mourad Raïs, situation inhabituelle qui a suscité le mécontentement des citoyens qui ne conçoivent pas de voir les locaux commerciaux fermés, ajoute-t-on. Idem dans plusieurs autres communes de la capitale du pays, où beaucoup de citoyens étaient obligés d'effectuer plusieurs kilomètres pour pouvoir trouver une boulangerie ouverte. Pas seulement, même à Oran, pour ne citer que cette autre ville du pays, les citoyens ont eu à vérifier par eux-mêmes que plusieurs denrées alimentaires, notamment le lait en sachet et le pain, n'étaient pas disponibles, du moins pas en quantités suffisantes durant les deux jours de l'Aïd. «Dans la plupart des villes algériennes, les citoyens se sont retrouvés dans le pétrin et la crise durant les deux jours de l'Aïd», note la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (LADDH) qui a pris l'exemple d'Oran, où de nombreux citoyens déplorent le fait qu'ils ont eu toutes les peines du monde à s'approvisionner, que ce soit en lait, ou en pain. Ce qui fera dire au secrétaire national chargé des dossiers spécifiques à la LADDH que «les promesses du ministère du Commerce quant à la garantie pour les services durant les deux jours de l'Aïd sont tombées à l'eau».