Le ministère de la Santé a organisé hier à Boumerdès, en coopération avec le cabinet français Access et le groupe ETI, un séminaire-atelier sur « La gestion et l'élimination des déchets d'activités de soins à risques infectieux (DASRI) ». La rencontre est venue clôturer un cycle de formation d'une centaine de médecins et infirmiers venus de 95 établissements sanitaires des quatre coins du pays pour être des superviseurs ou des agents enquêteurs qui vont mener une étude sur la gestion des DASRI dans les établissements de santé publics, parapublics et privés. Le séminaire vise à homogénéiser cette équipe dont on attend qu'elle fasse une enquête à même d'aboutir à l'« évaluation des moyens à mettre en œuvre afin de permettre la normalisation de la filière d'élimination des déchets d'activités des soins à risques infectieux ». Ces enquêteurs débuteront leur mission samedi prochain et termineront le 27 septembre courant. Ils entreprendront des visites dans des établissements de santé afin d'établir un constat sur la gestion des DASRI qui servira de base pour la future stratégie de gestion de ces déchets qui a comme objectif la préservation de la santé du citoyen à travers la lutte contre les infections nosocomiales notamment, et la sauvegarde de l'environnement. En identifiant les paramètres en relation avec la gestion de la filière d'élimination des DASRI, les enquêteurs du ministère de la Santé et de la Population auront évalué l'état actuel de ladite filière. Dans l'immédiat, ce travail devra aboutir à la mise en place des jalons de cette filière puisqu'il est attendu qu'il aboutisse à des propositions d'approvisionner tous les services des établissements de santé d'outils de récupération des déchets à risques infectieux mous et solides. Ainsi, il sera possible de procéder au tri sélectif à la source pour séparer les DASRI des ordures ménagères, voire pour distinguer entre les différentes catégories de déchets à risques infectieux. « C'est parce que l'Algérie est confrontée aux maladies émergentes et ré-émergentes, comme l'explique le professeur Soukehale, qu'il faut trier ces déchets, les conditionner et les traiter. A moyen terme, on projette de doter les hôpitaux de dispositifs de traitement de ces déchets (les banaliseurs) au lieu des brûleurs dont ils sont équipés actuellement pour passer ensuite à la gestion des autres catégories de déchets tels les déchets toxiques et chimiques, les déchets radioactifs et les déchets anatomiques. » Cette étude vise, dira le Dr Nebab, à mettre en place une filière de gestion de DASRI qui commence par la dotation des structures de santé de sacs et autres contenants solides spécifiques à la récupération de ces déchets « normés et contenant le symbole international ‘‘attention risques infectieux'' ». Laquelle filière devra permettre de réduire sinon d'annihiler totalement les risques d'infection à partir d'un établissement de santé puisque les déchets représentent un contaminant majeur. En attendant la mise en place de ladite filière, les enquêteurs devront parachever leur enquête afin de déterminer les points faibles de la « gestion » actuelle des DASRI. Des organisateurs de la rencontre nous ont fait savoir que le ministère de la Santé a commencé, cette année, à financer la lutte contre les infections nosocomiales en injectant quelque 35 milliards de centimes comme première tranche d'un programme qui va s'étaler jusqu'à 2009 au moins.