Fermées au public depuis trois décennies, les autorités locales n'ont pas jugé utile de préserver, de la dégradation et du vandalisme, les deux piscines municipales du chef-lieu de la wilaya de Guelma. Une situation que beaucoup de jeunes et moins jeunes regrettent en cette période estivale. Il s'agit bien évidement des piscines municipales de la cité Guehdour Taher ( ex-El Batni) et du 8 mai 1945. «C'est une honteuse et outrageante situation, une gifle à nos enfants, un affront aux jeunes en mal de loisirs, que de voir deux piscines transformées en cloaque à ciel ouvert», s'indignent des habitants que se sont rapprochés, hier, de notre bureau. Et de conclure : «Nous invitons les élus locaux et les cadres des administrations concernées, à visiter la piscine municipale de la cité Guehdour Tahar et son environnement immédiat transformé en décharge sauvage et lieux de tous les vices. Cette piscine est squattée et son occupant y élève même des moutons. Quant à la piscine du 8mai 1945, bien qu'elle ne soit pas encore squattée, elle n'a rien à envier à la première ! bien au contraire». En effet, il faut vraiment être aveugle ou complètement désintéressé, voire inconscient, pour laisser une situation aussi grave s'accumuler au fil des années et des décennies. C'est une verrue immonde située à une centaine de mètres du siège de l'APC de Guelma, que nous redécouvrons à la cité Guehdour Tahar. D'emblé, c'est la saleté et les émanations nauséabondes qui nous accueillent, au moment de prendre quelques clichés de cette piscine ou ne subsiste que de fantomatiques vestiaires, douches, dépendances squattées et bien évidemment un lugubre basin planté au milieu du décor. Du coté de la piscine « 8 mai 1945 », située à une centaine de mètres des sièges du 2e arrondissement de la police, de la Caisse nationale des retraités et de la CNEP entres autres, il faut vraiment y regarder à deux fois, pour deviner qu'il ya une piscine municipale dans cet endroit. «Ils l'ont ouvert, il ya quelques années, au publics, mais ça n'a durée que quelques jours ! Depuis, le lieu est visité la nuit pour des beuveries et consommation de drogue», nous déclarent des riverains. En effet, le lieu mérite une réhabilitation. Il faudrait changer les pompes, refaire l'installation électrique, réparer la plomberie… «Pas grand-chose pour faire le bonheur des gosses», nous dit-on. Propriétés de l'APC de Guelma depuis leur construction au milieu des années 80, les deux piscines ne profitent visiblement qu'aux vandales et aux voyous. Pourquoi un tel laxisme des autorités locales? «Depuis mon arrivé à la tête de l'APC, nous faisons tout pour réhabiliter les deux piscines», nous déclare Khalla Hocine, P/APC de Guelma. Et d'ajouter : «Une enveloppe de 20 millions de dinars sur fond propre est allouée à la piscine de la cité Guehdour Taher , suite à une étude. Depuis le mois d'octobre 2014, nous sommes confrontés à des appels d'offres infructueux même restreints et consultations. La situation est restée décevante en ouvrant les rares plis des soumissionnaires non retenus pour dépassement d'enveloppe ou non qualification». Et de conclure «Pour ce qui est de la piscine municipale de la cité Guehdour Taher, nous avons engagé, le 30 mars 2015, un avis d'appel d'offre pour une étude de réhabilitation. Un bureau d'étude a été retenu et l'étude est en cours». Quoi qu'il en soit, le réveil tardif de l'APC de Guelma, ne couvre, en aucune manière, sa léthargie qui a duré près de 30 années, soit plusieurs maires qui se sont succédé et autant de chef de daïra et de walis. Bref, «Honte aux autorités locales ! ».