Trois jours après son installation, le nouveau wali de Béjaïa, Ouled Salah Zitouni, a réuni hier son exécutif, les chefs des daïras et les présidents des APC. Une rencontre qui a eu lieu sans la présence des élus de l'Assemblée populaire de wilaya (APW), qui n'ont pas été conviés à cette prise de contact. Et ce, du fait que l'Assemblée est bloquée depuis décembre 2014 à cause d'un conflit qui oppose à ce jour le président de l'APW à la nouvelle majorité des élus issus des partis RCD, FLN et des ex-militants du FFS. D'entrée, le wali a dressé le bilan d'une situation des plus lamentables du développement de la wilaya, en se défendant de vouloir établir le bilan de son prédécesseur, le très contesté ancien wali, Hamou Ahmed Touhami. Ainsi, tout reste à faire dans cette wilaya qui a enregistré un taux de consommation du budget des PSD de 23% et de 8% des PCD à la clôture de l'exercice précédent, précise le wali. D'après lui, 50% des projets inscrits dans la nomenclature des opérations à lancer ne sont pas encore entamés. Ce qui a amené le premier responsable à ne pas faire de promesses, ni d'annoncer de nouveaux projets, se contentant d'un seul objectif : rattraper les retards et entamer le lancement des projets inscrits depuis des années et qui n'ont pas été exécutés. Les exemples sont nombreux, à commencer par les cinq décharges contrôlées et deux CET dont l'implantation s'est heurtée aux oppositions des citoyens à Boudjelil, El Kseur, Beni Ksila, Aokas et Sidi Aïch. A ce sujet, le wali préconise de rajouter au programme des CET, des centres de tri et de récupération des déchets. Parmi les priorités du wali : rattraper le retard qu'accusent les projets structurants comme celui du doublement de la voie ferrée bloqué par des industriels à Ighzer Amokrane, demandant la révision du tracé, ainsi que le chantier de la pénétrante qui connaît actuellement des perturbations après la fermeture de la carrière d'agrégats de Toudja par des citoyens. S'agissant du gaz naturel, le wali a indiqué que 5000 foyers attendent d'être raccordés et le réseau de transport du gaz peine à avancer. Le problème dans la gestion locale, d'après Ouled Salah Zitouni, réside dans «le laxisme des responsables et la mauvaise communication qui bloquent la machine du développement», a-t-il analysé. A ce propos, le commis de l'Etat a longuement plaidé en faveur de «la démocratie participative», en s'adressant essentiellement aux présidents d'APC.