Qu'une ville comme la capitale ou celle qui a les mêmes caractéristiques soit sous l'emprise de congestions multiples, l'exemple passerait pour relativement compréhensible. Que le même cas se produise et chroniquement dans une ville de l'intérieur, cela devrait amener le premier quidam venu à s'y interroger ! Djelfa ne fait que 2500 ha urbanisés contre une population qui dépasse haut la main 250 000 habitants ! Son parc automobile reste sans doute le plus important des Hauts-Plateaux, toutes proportions gardées, avec 4000 véhicules sillonnant régulièrement un réseau routier, certes réhabilité à 75%, mais qui reste linéairement déficitaire. Sans compter les véhicules qui affluent des 35 communes et ceux de passage par la RN 1. Ce qui en résulte est tout simplement infernal, des désagréments particulièrement au centre-ville où chaque jour, c'est un cauchemar. Tout le monde est à bout de souffle à cause de la déferlante humaine et l'imposant carrousel de voitures, si bien que l'épiderme du piéton est mis constamment à rude épreuve. La voie publique tant la chaussée que l'espace piéton sont saturés au point d'assister quotidiennement à des scènes innommables, à cause soit de télescopages ou percussions de véhicules, soit carrément à la densité humaine ! Comment triompher d'une situation pareille alors que tout semble avoir été tenté vainement. A commencer par la construction d'un rond-point à chaque intersection de routes et l'installation de feux tricolores, afin de réduire la vitesse des automobiles. Mais rien n'y fait, même avec le concours de la police, car l'incivisme a pris une ampleur alarmante à cause d'une promiscuité pénible, telle que la peur du gendarme est devenue une notion désuète ! Les infractions au code de la route sont devenues monnaie courante : l'interdit en matière de sens et de stationnement est transgressé sans crainte d'être pénalisé et cela est valable pour des arrêts impromptus en double, voire en triple position et sans crier gare ! L'armada jaune – taxis – s'illustre, quant à elle, par ses numéros casse-gueule, effectuant systématiquement des slaloms au milieu des files de voitures, au mépris des lignes continues. Par ailleurs, à quand une police de l'environnement pour mettre le holà, à ce qu'il convient d'appeler plutôt une quincaillerie roulante que des trolleys bus et qui en plus de son état de dégradation avancé, nuit à l'environnement par ses gaz mal brûlés ? Inutile de mentionner le squat des trottoirs par des commerces de fortune sous le regard impuissant des élus, et surtout ce phénomène récent qui consiste à recevoir chaque jour, on ne sait d'où, un contingent de mendiants et de personnes atteintes de troubles mentaux qu'on ne pense jamais à évacuer vers les hôpitaux psychiatriques. Enfin, le centre-ville ne respire que tard le soir, non sans montrer son autre visage, celui de la délinquance sur lequel nous reviendrons ultérieurement.