Le «véritable» cheb Kader s'est officiellement plaint auprès des organisateurs du FIRO contre la participation d'un jeune chanteur de la région d'Oujda utilisant son pseudonyme, révèle le quotidien marocain Libération dans son édition de lundi. «Mon pseudonyme, protégé depuis 1985, est aujourd'hui à l'affiche d'un festival où je ne suis pas présent. J'ai demandé aux organisateurs de trouver une solution à cette ambiguïté, mais ils n'ont jamais voulu donner suite à ma demande», a déclaré cheb Kader, de son vrai nom Kader El Mrabet, à Libération. «Cheb Kader est un pseudonyme déposé depuis de très nombreuses années à la Société des auteurs et compositeurs de musiques (Sacem)… Mon pseudo a été utilisé à mon insu», a-t-il ajouté. El Mrabet a sorti son premier album intitulé reggae-raï en 1986 et connu un franc succès avec les fameux tubes Sid El Houari, El ghaïba, El Awama, ou encore Bghit bladi. Il vient d'enregistrer un nouvel album intitulé Manensak avec l'orchestre philharmonique de Sofia. Pour les organisateurs, le chanteur, qui a foulé la scène de la place Ziri, «est, certes, un autre Kader, mais n'était pas programmé en tête d'affiche». «Nous avons été surpris par la réaction de cheb Kader, je dirais même pris de court. Dans le fond, nous ne sommes pas concernés par cette polémique qui a clairement pour protagonistes deux respectables chanteurs de raï. En tant qu'organisateurs, on n'avait pas le droit de priver un jeune chanteur de participer au FIRO au prétexte qu'il porte le pseudo d'un autre», a précisé hier à El Watan M. Zaoui, responsable de la communication du festival. Et d'affirmer : «Nous n'avons pas été confrontés à ce genre de problème auparavant. C'est la première fois qu'un artiste proteste contre l'utilisation de son pseudo au festival.» Kader El Mrabet n'en démord pas pour autant : «C'est comme s'il pouvait y avoir deux Michael Jackson ou deux Nass El Ghiwane !» Si le plagiat de paroles et de partitions musicales, récurrent au sein de la communauté raï, se voit largement médiatisé ces derniers temps, celui des pseudo-chanteurs l'est moins. Pour éviter les conflits et autres controverses, certains chebs optent délibérément pour des noms composés pour se différencier de leurs mentors du genre Bilal Sghir, voire pour des surnoms insolites : Kader Japoni, Hamada Nay Nay… Ce n'est évidemment pas le cas des deux Kader qui font polémique sur la place Ziri.