Le Festival national de la musique et la chanson raï, abrité pour la deuxième année consécutive par Sidi Bel-Abbès, devait démarrer hier soir et se poursuivra jusqu'au 8 août prochain. Des invités de marque, notamment cheb Nasro, des nuits survoltées et des concerts à volonté. Voilà donc le programme de cette 4e édition depuis l'institutionnalisation du festival (la 2e à Sidi Bel-Abbès et la 19e depuis la création de ce tremplin raï). Au cours d'un point de presse, organisé avant-hier après-midi à la Maison de la culture de Sidi Bel-Abbès, le commissaire du festival, Othmane Akloul, et la directrice de la culture, Halima Hankour, ont révélé que le budget de cet événement s'élève à 17 millions de dinars. Dans les faits, cette édition du Festival du raï, ouverte aux cheikhs et aux meddahate, est placée sous le signe de “La protection du patrimoine”. Son coup d'envoi devait être donné hier soir au stade du 24-Février-1956 avec les concerts de chaba Fadéla, Kader Japoni, Mohamed Sahli et cheikha Warda. De plus, une bonne trentaine d'artistes chevronnés et près de 16 jeunes talents —préalablement sélectionnés par un comité— prendront part à cette édition qui, selon le commissaire du festival, “a pour objectif de permettre aux jeunes talents de se produire devant le public aux côtés de vedettes confirmées. J'ajouterai que nous avons instauré trois prix qui récompenseront trois artistes en herbe. Ces derniers bénéficieront d'une prise en charge totale pour une formation en France et ce, dans le cadre d'un partenariat avec les ateliers des artistes de Paris.” Le jury est composé du directeur du Théâtre régional de Sidi Bel-Abbès, Hassan Assous, et de deux musiciens, MM. Abidi et Bachir. Les deux responsables du commissariat du festival ont ainsi exposé, lors de cette rencontre avec les représentants de la presse, les grands axes de l'édition de cette année. Ils nont pas omis de rappeler que tous les moyens ont été réunis pour faire de cet événement une réussite. Placé sous le haut patronage du président de la République, cette édition propose quelques nouveautés : l'édition d'une revue spéciale consacrée au festival, un prix pour le meilleur article de presse ainsi qu'une soirée spécial- femmes animée par les meddahate au théâtre de verdure Lakhdar-Saïm. Comme à l'accoutumée, un hommage sera rendu à cheikha Habiba el-Abassiya, une figure emblématique du raï-trab. D'autre part, le programme artistique est très ambitieux mais, selon le commissaire, il sera complété au fur et à mesure du déroulement du festival, sous la direction d'un orchestre-pilote dirigé par le maestro Amine Dahane. Des artistes de renom animeront les nuits de la cité de la Mekerra et des localités avoisinantes notamment Akil, Zahi Cheraïti (qui ne chantait pas jusque-là le raï), cheb Nadjim, Nassim, cheb Amar, Toufik Nedromi, Bouteïba, cheb Abbès, Gana el-Meghnaoui (un revenant), cheb Kader, Hasni Sghir, chaba Saïda, Raïna Hak, Billel ou encore Zahouania. Les responsables du commissariat ont également révélé des contacts très avancés avec d'autres stars du raï, à l'image de cheikh Abdou. De plus, cheb Nasro, qui évolue à Miami (Etats-Unis) depuis plusieurs années déjà, sera présent. Selon M. Akloul, “son arrivée est prévue le 5 août”. Et d'ajouter : “Je tiens à signaler que même cheb Mami était prévu, mais Allah ghaleb. Quant à cheb Khaled, son cachet est trop élevé.” Pourtant, l'année dernière, il était présent. La participation des chanteurs locaux est prévue aussi, mais “il ne faut pas qu'ils soient trop exigeants”, indique le commissaire. Par ailleurs, nombreuses ont été les questions des journalistes, notamment concernant les Nuits du raï d'Oujda (Maroc). À ce propos, Othmane Akloul expliquera : “On ne pourra jamais comparer notre festival à celui d'Oujda. Ce dernier est plus commercial qu'autre chose. Pour notre part, nous défendons notre patrimoine. D'ailleurs, 80 % du produit et des chanteurs du festival d'Oujda sont des Algériens. Je suis très fier et même satisfait d'eux et de leur production.” Beaucoup d'ambitions pour cette XIXe édition, et des espérances également. Les organisateurs s'attendent à une totale réussite, mais qu'en sera-t-il ? A. BOUSMAHA