Douze familles complètement démunies vivant dans la précarité, dont l'épouse et les enfants de l'ex-DEC de Ouled Chebel Ali Bounadjem, assassiné le 13 août 1993 par les terroristes, ont été relogées, mercredi dernier, dans des appartements décents à la cité 150 Logements de Chaïbia à Ouled Chebel. Cette opération conduite par le P/APC de cette commune, en l'occurrence M'hamed Meddah, s'est déroulée en présence du wali délégué de la circonscription administrative de Birtouta et des responsables de l'OPGI de Dar El Beïda. Connues chez les habitants de cette localité sous l'appellation de Qadra oua kaskas (marmite et couscoussière), leurs demeures furent construites, il y a de cela plus de 50 ans par l'armée coloniale dans le cadre du plan de Constantine. « Cela fait plus de 42 ans que je vis ici avec ma famille. Notre situation est des plus catastrophiques. Aujourd'hui, mes enfants ont grandi et habitent eux aussi avec moi dans ce taudis », relate Ahmed Tebtab. Pavillons en dalles préfabriquées complètement délabrés, la vétusté de ces habitations n'est plus à démontrer. Collés l'un à l'autre, ces galetas ont été fortement endommagés par le dernier séisme de mai 2003 qui a ébranlé le centre du pays. « Regardez le décalage qu'il y a entre les dalles. Regardez la toiture, les murs et les fissures. C'est cela notre abri. Et nous y vivons depuis très longtemps », atteste ce vieux, les larmes aux yeux. Depuis quelques années, le centre a vu une grande partie de ses pavillons démolie et ses 55 résidents relogés dans le cadre d'une opération terroir. Seules ces familles sont demeurées « dans l'oubli » bien qu'elles soient, selon les dires du maire de cette localité, « la priorité des priorités ». Inscrites sur la liste de l'unique programme de logements sociaux dont devaient bénéficier les habitants de cette commune depuis sa création, celui des 150 Logements, ces familles démunies n'ont pu « réaliser leurs rêves ». La wilaya d'Alger s'est « emparée » des logements dans le cadre de l'opération de relogement des sinistrés du séisme du 21 mai 2003. M. Meddah avait affirmé, de son côté, que les bénéficiaires de ces logements sont, en vérité, les occupants de taudis et de vieilles bâtisses des communes de la capitale et non pas de véritables sinistrés du séisme. « Si la wilaya d'Alger avait attribué ces logements à de véritables sinistrés du séisme, cela aurait été compréhensible pour notre population, mais que des habitants de bidonvilles bénéficient de logements tandis que les véritables sinistrés de ma localité croupissent dans de véritables taudis et des garages, cela est incroyable ! », avait ajouté, révolté, le premier responsable de cette commune. M. Meddah affirmera que l'information faisant état de la non-distribution par l'OPGI de Dar El Beïda de 40 logements demeurés vides, et l'enregistrement du programme des 150 logements comme étant finalisé, rapporté dans ces mêmes colonnes, a vite fait de « bouger les choses ». Le recasement des 12 familles après des années de souffrance a été fortement salué par les habitants de cette localité comme étant une fin de calvaire. Un autre programme, celui des 174 logements RHP confiés à l'OPGI de Dar El Beïda, demeure en suspens depuis plusieurs années. Constituée en grande majorité de terrains privés d'EAC et EAI, la commune de Ouled Chebel est très pauvre. Avec un budget dérisoire ne dépassant pas les 2 milliards de centimes pour quelque 20 000 âmes, les projets d'utilité publique sont, dans ce patelin, inexistants. Les différents taxes et loyers proviennent essentiellement des petites unités de production. Deux fromageries, deux unités de granito et deux unités de transformation. Les propriétaires de terres agricoles (arbres fruitiers) n'ont jamais payé de taxe malgré les recettes appréciables des récoltes et l'opérateur public de télécommunication Algérie Telecom, qui possède une immense aire de stockage à l'entrée de la ville, est dispensé, selon la loi régissant les aires de stockage, de tout impôt. « Il faudrait bien revoir cette loi et permettre à la commune de respirer financièrement », avait affirmé le P/APC tout en souhaitant le relance du projet de la microzone d'activité. « Cette zone d'activité peut régler beaucoup de problèmes. Elle nous permettra de respirer un peu et à nos citoyens de trouver un emploi stable », conclut-il.