Les 61 bénéficiaires du projet des 174 logements RHP (résorption de l'habitat précaire) de la cité Chaïbia (Ouled Chebel), qui se sont acquittés, depuis plus de six ans, de la bagatelle somme de 250 000 DA, représentant l'apport personnel, sont dans le désarroi. Ils ne savent plus à quel saint se vouer, eux qui viennent de refuser la signature des cahiers des charges proposés par l'OPGI de Dar El Beïda. En effet, cet office, selon les dires du délégué des bénéficiaires, M. Ammam, a procédé d'une manière unilatérale au changement de la nature du projet de RHP en LSP, alors que la plupart des bénéficiaires ont dû s'endetter afin de pouvoir payer cette tranche. « On nous a proposé de signer des cahiers des charges qui ne comportent ni une estimation du coût de réalisation du logement encore moins sa superficie. Par contre, elle fixe le prix du logement de 56 m2 à 160 millions de centimes. C'est inconcevable », atteste notre interlocuteur qui affirme que ce revirement de l'OPGI est inacceptable. « L'OPGI de Dar El Beïda n'a pas tenu ses promesses. Nous devions réceptionner, suite à la réunion qui s'est tenue le 20 avril 2005, une quarantaine de logements le 17 mai 2005. Le directeur général de cet organisme logeur s'est engagé, en personne, à nous remettre les clefs de nos appartements dans ce délai », atteste notre interlocuteur qui ajoute que 21 autres logements devaient être réceptionnés dans un délais n'excédant pas les trois mois. « Presque une année après cette promesse, rien n'a été fait. Pis, les plateformes où devaient être édifiés les logements sont squattées par des indus occupants qui ont érigé des baraques de fortune. D'autres les ont carrément transformées en garage de mécanique ou en vestibule. Il y a même ceux qui ont installé des cabines sahariennes avec femme, enfants et même des animaux. Cela dénote du manque de suivi et de sérieux de la part de cet organisme », affirme-t-il. M. Ammam va plus loin en déclarant que plus de 80 entrepreneurs se sont relayés pour la réalisation de ce projet devenu, selon lui, « un refuge idéal pour les drogués et un lieu de débauche inespéré ». « C'est du gaspillage pur et simple de l'argent public. Les portes et les fenêtres d'une qualité médiocre n'ont pas échappé aux actes de vandalisme, alors que les murs extérieurs sont fissurés et ce malgré la présence d'un gardien des lieux. A l'intérieur par contre, il n'y a ni séparation ni plafonds. Où est donc passé l'argent du projet ? », s'interroge notre vis-à-vis. Par ailleurs, des tas d'ordures sont entassées dans les quatre coins du site, alors que des odeurs nauséabondes se dégagent des plateformes et des alentours, avons-nous constaté sur place. Les mares d'égouts flottent à même la surface, alors que des volailles, laissées à l'air libre, paissent en côtoyant les humains. Le risque de grippe aviaire n'est pas à exclure. Les bénéficiaires, qui se sont déplacés hier à la wilaya déléguée de Birtouta, ont été reçus par l'assistant du wali délégué qui leur a fixé un rendez-vous. Mais, selon les dires du maire de la commune d'Ouled Chebel, le wali délégué s'est engagé à organiser une réunion avec toutes les parties afin d'exposer ce problème et de trouver une issue à ce conflit qui n'a que trop duré. Dans un autre contexte, les habitants des 150 logements de la cité Chaïbia, réceptionnés depuis deux ans seulement, ont refusé de s'acquitter des loyers mensuels après avoir constaté des malfaçons dans la réalisation des travaux (fissures sur les murs et les balcons), avons-nous appris auprès des habitants. En sus de l'absence de réseaux d'assainissement, l'entreprise de réalisation a installé une fosse septique pour l'ensemble des locataires. Une entreprise a été engagée par l'OPGI pour réparer les malfaçons et limiter les dégâts, mais les travaux sont loin de faire l'unanimité au sein du collectif des habitants.