Chronique en hiver, la pénurie d'eau potable devient aiguë en été. Les zones rurales et de montagne de la wilaya de Tizi Ouzou sont les plus touchées par le syndrome du robinet à sec. Disponible en quantités suffisantes dans les barrages hydrauliques, l'eau n'arrive pas dans les foyers régulièrement en raison de la vétusté des réseaux, des piquages illicites, ainsi que les fuites sur les canalisations. La plupart des réseaux AEP remontent aux années 1970 et se trouvent dans un état de vétusté qui les rend quasiment hors service. Cette situation pousse les villageois à protester contre des coupures fréquentes de l'eau potable à travers plusieurs communes. La semaine dernière, des habitants de Bouzeguène, à 60 kilomètres au sud-est de Tizi Ouzou, ont procédé à la fermeture du siège de l'Algérienne des eaux (ADE) pour dénoncer les coupures d'eau. Des manifestations similaires sont organisées par des villageois dans l'espoir d'interpeller les responsables concernés à agir pour étancher la soif des citoyens. Ainsi, les protestataires évoquent souvent et surtout le problème de la vétusté du réseau AEP. D'ailleurs, des perturbations sont souvent signalées çà et là aussi bien dans les villes que dans les villages. Il faut souligner qu'en dépit des importantes réalisations en matière d'infrastructures hydrauliques dans la wilaya de Tizi Ouzou, l'eau peine à arriver en quantité suffisante dans les foyers. Les fuites de ce précieux liquide deviennent souvent un véritable calvaire pour le citoyen. A titre illustratif, la commune de Tigzirt, à 40 km au nord de Tizi Ouzou, perd 60% de la quantité globale de l'eau destinée au chef-lieu de la municipalité. La conduite n'ayant pas été conçue pour supporter une grande pression, s'est rapidement endommagée. Le problème en question se pose également avec beaucoup d'acuité dans plusieurs autres communes comme Azeffoun, Maâtkas, Ouadhias, Illilten et Makouda. «Des milliards DA ont été dépensés dans la réalisation d'un important barrage dans notre wilaya, mais, malheureusement, l'eau n'arrive pas dans les foyers», déplore un citoyen. «On nous promet de l'eau au quotidien, mais dans la réalité rien de concret», ajoute-t-il encore. Dans plusieurs villages, les citoyens vivent un quotidien intenable tant ils sont dans la contrainte de restaurer et réaménager les anciennes fontaines pour parer un tant soit peu à la rareté de ce liquide vital. Devant cette situation, les citoyens n'ont pas d'autre choix que de s'approvisionner en citernes, dont le prix est en nette augmentation durant la période d'été. En dépit de la gravité de la situation, les services concernés n'ont pas rendu publics les programmes de rénovation du réseau AEP dans la wilaya, et l'on craint que les difficultés budgétaires du pays ne touchent les projets sectoriels en matière d'hydraulique.