Les protestations citoyennes contre le manque, récurent, d'eau potable au niveau de nombreux villages de la wilaya de Tizi Ouzou sont quasi-quotidiennes. A l'est comme à l'ouest, au nord comme au sud de la wilaya, des villageois se mobilisent pour exiger une distribution équitable de ce précieux liquide, n'hésitant point à recourir à des actions de rue, principalement la fermeture et/ou l'occupation des sièges de l'APC, de la daïra ou de l'Algérienne des Eaux dont la gestion est décriée et montrée du doigt. Rien que pour la journée de dimanche, deux actions de protestations ont été enregistrées dans la wilaya de Tizi Ouzou, respectivement à Mekla, à l'est du chef-lieu de la wilaya où les citoyens des villages d'Aït Aïche et d'Agouni Bouafir ont procédé à la fermeture du siège de l'ADE, et à Maatkas, au sud-est où les populations de pas moins de 15 villages ont occupé les sièges de leur daïra et de l'APC et investi la route. Tous exigent le respect par l'Algérienne des eaux (ADE), du planning préétabli de distribution. Dans la localité de Mekla, lesdits villageois se plaignent de la mauvaise gestion à l'échelle locale de ce précieux liquide. «Nos robinets sont à secs depuis plus de 15 jours sans que l'ADE ne s'en préoccupe outre-mesure», font observer les représentants desdits villages, Aït Aiche et Agouni Bouafir qui mettent en avant une gestion aléatoire de la distribution de ce précieux liquide. Sinon, font-ils savoir, comment expliquer l'alimentation en eau potable de nos villages respectifs dans les prochaines 24 h suivant nos réclamations à répétitions. A Maatkas, au sud-est du chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou, ce sont les habitants de pas moins de 15 villages qui se sont mobilisés, dimanche, pour exiger une alimentation périodique, en eau potable. A hauteur de l'axe routier menant vers le chef-lieu de daïra ou devant les sièges de la daïra et de l'APC qu'ils ont occupé, ces villageois dénoncent une gestion aléatoire de la distribution de ce précieux liquide qui ne coule dans leurs robinets que rarement et souvent à la nuit tombée, selon un représentant de ces villages. «La situation est de plus en plus intenable, surtout durant l'été. Nos foyers ne sont alimentés qu'une fois tous les 15 jours, voire plus», font observer les manifestants qui ne comptent pas baisser les bras exigeant que des mesures même palliatives, soient prises à même d'y remédier, faute de quoi, disent-ils, d'autres actions, plus musclées, ne sont pas à exclure. Outre l'amélioration de la distribution de l'eau potable, les habitants de ces 15 villages revendiquent le revêtement de la route, l'assainissement, le gaz naturel, le téléphone fixe et l'électrification de plusieurs foyers. Rappelons que la commission «agriculture, tourisme et hydraulique» de l'Assemblée populaire de wilaya (APW), a mis en avant la mauvaise gestion de la distribution de l'eau potable par l'Algérienne des Eaux. «La distribution et la gestion de l'eau dévolues à l'ADE restent un problème pour notre wilaya étant donné que l'entreprise en question manque cruellement de moyens humains et techniques», ont relevé les membres de ladite commission. Sur le terrain, ont-ils déploré, «l'ADE n'arrive, hélas, plus à assurer ses engagements vis-à-vis de ses abonnés». Les rédacteurs du document mettent en avant la vétusté des réseaux d'alimentation, le manque de personnel et moyens techniques au niveau des subdivisions de cette entreprise publique ainsi que le taux de déperdition qui avoisine les 60% et occasionne d'énormes pertes financières, recommandant au passage «une rénovation générale des réseaux». Le rapport de cette commission met, en outre, en évidence, la problématique liée au piratage et aux piquages illicites des conduites d'AEP, devenus, ont-ils estimé, une contrainte de gestion tant de grandes quantités d'eau produites échappent à la facturation, ainsi que la fermeture, par les services de l'hydraulique, de plus de 40 forages réalisés à coups de milliards, mais mis hors service par le phénomène de l'extraction de sable.