Le moudjahid Djelloul Malaïka est décédé mercredi à l'âge de 87 ans, a-t-on appris auprès de ses proches. Né le 17 septembre 1928 à Oued El Alleug (Blida), le défunt fut un militant dans le mouvement national jusqu'au déclenchement de la guerre de libération. Il rejoint les rangs de l'Armée de libération nationale (ALN) en 1955. Après l'indépendance, Djelloul Malaïka est élu au Conseil national constitutif avant d'être à la tête du bureau de soutien aux mouvements de libération (1965-1977). Il est notamment décoré en 2009 par l'ambassadeur portugais en Algérie, José Moreira da Cunha, de la médaille de Grand officier de l'Ordre de la Liberté de la République du Portugal pour son soutien et sa solidarité envers le mouvement de libération du Portugal. Djelloul Malaïka, héros discret qu'El Watan Week-end a rencontré chez lui à Alger, n'aimait pas trop parler de ses missions secrètes, quand il convoyait les armes pour les Sandinistes du Nicaragua dans un cargo prétendument chargé d'oranges, ou quand il armait le MPLA en Angola en passant par la jungle de la Tanzanie… De par ses responsabilités en tant que chargé des mouvements de libération dans la «Mecque des révolutionnaires», Alger à l'époque, il était le témoin privilégié de cette période. «J'étais de l'ALN, je ressentais le malheur des pays africains comme étant le nôtre, nous étions victimes du même système abject : le colonialisme. Il y avait une fraternité naturelle contre le colonialisme !» nous confiait-il, nous répétant : «Mandela, Zuma, Cabral… mes amis, mes frères de combat». «A l'époque, l'ambiance était empreinte d'une profonde fraternité, nous racontait Malaïka. C'étaient de vrais compagnons de lutte, comme des compatriotes, des frères.Lors d'une conférence de presse d'Amilcar Cabral à la villa Boumaâraf, à Ghermoul, à Alger, siège des mouvements de libération en Algérie, il répondait à la question d'un journaliste américain sur l'engagement et l'aide de l'Algérie en ces termes : ‘‘Prenez un stylo et prenez note : les musulmans vont en pèlerinage à La Mecque, les chrétiens au Vatican, et les mouvements de Libération nationale à Alger !'' J'étais à côté de lui. C'est un souvenir qui restera à jamais dans mon esprit». Malaïka fut également député à l'Assemble populaire nationale durant plusieurs mandats. Le ministre des Moudjahidine, Tayeb Zitouni, a adressé ses sincères condoléances à la famille et amis du défunt «moudjahid, journaliste, militant politique et défenseur des peuples opprimés et des causes justes à travers le monde».