Nous sommes confrontés à de grands défis liés à la sécurité de notre région face aux tentatives de groupes extrémistes obscurantistes d'infiltrer nos rangs et de semer la division et la haine.» C'est Noureddine Bedoui, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, qui a fait cette déclaration, hier, lors de la réunion gouvernement-walis. En principe, la fermeté de ces propos ne laisse aucun doute sur la détermination du gouvernement à mener une lutte sans merci contre tous ceux qui veulent remettre en cause les options démocratiques du pays et porter atteinte au combat des Algériens pour la modernité et la liberté. Ils devraient inciter à l'optimisme. Malheureusement, l'angoisse reprend au vu de ce qui vient de se passer ces derniers jours. Il y a d'abord le chef terroriste Madani Mezrag qui annonce sa décision de créer un parti politique, alors même que la charte sur la réconciliation nationale, en son article 26, interdit, à lui et à ses sbires, toute activité politique. C'est comme si les criminels de guerre de la Seconde Guerre mondiale ou les tortionnaires de l'armée coloniale en Algérie annonçaient une même démarche. Malheureusement, l'Algérie évolue de façon kafkaïenne depuis une quinzaine d'années. Les Patriotes, les militaires, les gendarmes, les policiers qui ont donné leur vie pour que les gouvernants actuels se trouvent là sont discriminés, leur combat héroïque est banalisé s'il n'est pas oublié, alors que les assassins de l'AIS et du GIA bombent le torse dans les rues algériennes et narguent les citoyens et les services de sécurité. Madani Mezrag fait partie de cette engeance, alors qu'il aurait dû se trouver au 5e sous-sol d'une prison pour les crimes qu'il a commis et qu'il a avoués publiquement. Il n'aurait jamais eu une telle outrecuidance s'il n'avait pas des assurances et des protections «en haut lieu». Ne l'a-t-on pas vu au premier rang lors d'un meeting électoral du candidat-président ? Sans compter qu'il a été reçu à la Présidence, tenez-vous bien, comme «personnalité nationale». Une insulte à toutes les victimes du terrorisme, un outrage à la mémoire de toutes ces femmes et de tous ces hommes morts pour que l'Algérie reste debout. Le pouvoir, apparemment, balise le terrain pour que les terroristes islamistes s'emparent du pouvoir, pour le grand plaisir du wahhabisme saoudien qui ne se sentira en paix que lorsque notre pays sombrera dans le chaos, comme cela se voit actuellement en Irak, en Syrie, au Yémen et en Libye. Des gens comme Madani Mezrag exécuteront bien la sale besogne. La montée de l'islamisme coïncide avec une autre information qui ne laisse pas d'inquiéter : l'arrestation du général-major Hassan et les surprenants faits dont on l'accuse. Est-ce une autre concession faite à l'islamisme ? De toute évidence, le naufrage de l'Algérie se poursuit. La crise économique qui pointe à l'horizon n'est pas pour arranger les choses. La crise pétrolière de 1986 avait vu l'émergence du FIS et de son terrorisme. On dit que l'histoire se répète.