La section algérienne de l'ONG Amnesty International a déposé, hier au siège du Premier ministère, la pétition qu'elle avait lancée contre la violence à l'égard des femmes. Cette pétition, qui a recueilli 3000 signatures, avait pour objet d'exhorter le Premier ministre «à prendre toutes les mesures nécessaires pour que le projet de loi renforçant la protection des femmes contre certaines formes de violence soit adopté dans les plus brefs délais». La pétition lancée par AI incite aussi le gouvernement algérien à adopter une approche globale pour lutter de manière adéquate contre les violences contre les femmes. «Le projet de loi adopté le 5 mars 2015 par l'Assemblée populaire n'a toujours pas été adopté par le Conseil de la nation. Il s'inscrit dans le cadre des amendements au code pénal que le gouvernement a annoncé au mois de juin 2014 pour s'attaquer aux violences conjugales et améliorer la législation sur le harcèlement sexuel», rappelle le bureau d'AI à Alger dans son communiqué rendu public hier. Dans ce dernier, le même bureau réitère l'appel consigné dans une synthèse publiée le 25 novembre 2014 intitulée : «Algérie : des réformes globales sont nécessaires pour mettre un terme à la violence sexuelle et la violence liée au genre contre les femmes et les jeunes filles», et à travers laquelle Amnesty International avait souligné «la nécessité de s'attaquer aux causes sous-jacentes de la violence liée au genre, qui sont essentiellement la discrimination dans la législation et dans la pratique». Ceci et de noter qu'AI exhorte les autorités algériennes à promulguer et adopter «une loi globale pour lutter contre la violence liée au genre, dont les violences sexuelle et domestique devraient être un élément essentiel, en collaboration étroite avec les victimes et les organisations algériennes de défense des droits des femmes». Et d'appeler aussi les autorités à «garantir que les lois, les politiques et la pratique répondent suffisamment à toutes les formes de violence sexuelle ; d'adopter des mesures permettant de poursuivre effectivement les auteurs de viol et d'autres formes de violence sexuelle, et de renforcer l'accès des victimes de violence sexuelle à la justice, aux services de santé et de soutien».