Sans la validation du gouvernement, aucune modification du système du baccalauréat ne sera appliquée sur le terrain.» C'est ce qu'a déclaré la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, dans un entretien accordé à l'APS à la veille de la rentrée scolaire. Ces changements ont été préconisés et validés par un nombre considérable d'experts lors de la Conférence nationale d'évaluation de la réforme de l'école, qui s'est tenue les 25 et 26 juillet dernier. Ils avaient remis en question le volume horaire des épreuves qu'ils jugent trop long et épuisant pour l'élève et ont proposé de suivre le modèle français en organisant ces épreuves en deux sessions pendant deux années, soit les 2e et 3e années secondaires. Selon les propos de la ministre, cette disposition a besoin d'une fiche d'évaluation suivant l'élève et l'incitant à être présent à tous les cours et à une meilleure assiduité tout au long de l'année. Elle insiste, encore une fois, sur l'absence de suppression de certaines matières : «Pour l'application de cette nouvelle mesure, il faut avoir auparavant le feu vert du gouvernement, puis entamer une période transitoire.» Elle annonce que cette proposition ainsi que les 131 autres pour la réforme de l'école seront soumises au gouvernement avant la fin du mois en cours. 8 millions d'élèves concernés par cette rentrée Pour l'examen de la 5e année primaire, la ministre a déclaré qu'il sera supprimé à partir de cette année. Signalons que plus de 8 millions d'élèves, inscrits dans les trois cycles, rejoindront les bancs de l'école demain dans les 25 946 établissements disponibles à travers le territoire national. Encadrés par plus de 400 000 enseignants, ces élèves bénéficieront dès demain d'un cours inaugural sur le thème : «La solidarité sous toutes ses formes». Concernant le poids du cartable, sujet de polémique et d'inquiétude chez les parents, la ministre a déclaré que les élèves utiliseront un livre unique pour les activités scientifiques et un autre pour les activités linguistiques et sociales. De son côté, l'Office national des publications scolaires (ONPS) a tiré plus de 55 millions d'exemplaires pour ce qui est des 167 titres pour les 3 cycles. Concernant les erreurs rapportées dans les manuels scolaires, Mme Benghebrit a annoncé la création d'une commission d'experts chargée de la relecture de la nouvelle version des manuels scolaires avant leur édition, ceci en préparation pour la rentrée scolaire 2016-2017. Ces nouveaux livres ainsi que les nouveaux programmes sont déjà en cours de préparation. Elle insiste sur l'importance donnée à ces nouveaux manuels et l'obligation d'accorder le temps nécessaire aux enseignants et experts pour leur préparation en veillant à leur mise à jour avec les nouveautés et les changements dans le monde. Un cahier des charges et un avis d'appel d'offres national sont cours de préparation pour le lancement justement de ces livres de «2e génération», comme elle les désigne. Cette année scolaire verra, rappelons-le, la généralisation de l'enseignement préscolaire sur tout le territoire national et de l'enseignement de la langue amazighe à travers 20 wilayas au lieu de 11. La ministre ne manquera pas de saluer le sens de responsabilité des membres des 10 syndicats des travailleurs du secteur et leur engagement à entamer cette rentrée dans la sérénité et la quiétude. Rappelons que la première responsable du secteur de l'Education nationale s'est engagée à répondre favorablement, et ce dans la mesure du possible, aux réclamations des syndicalistes. Après la réunion générale organisée il y a quelques semaines, des réunions bilatérales, entre la ministre et les syndicats, sont programmées à partir du 15 octobre prochain.