Le plan de vulnérabilité de la ville de Constantine est toujours en vigueur. L'affirmation est de Hocine Ouadah, wali de Constantine, faite à l'adresse de Seifeddine Rihani, président de l'APC de Constantine. Dans un courrier datant du 19 août dernier, et portant n°1303, le wali a averti le maire de toute improvisation qui ignore la loi, en précisant que le plan en question, et contrairement aux prétentions du P/APC, demeure le document de référence dans les opérations urbanistiques. En effet, lors de la session de l'APC du 4 août 2015, Seifeddine Rihani avait soumis à l'approbation un projet visant à annuler toute référence au plan de vulnérabilité de la ville de Constantine, dans les décisions communales. «J'ai l'honneur de vous informer que la décision de wilaya n° 447 du 26 mars 2006, validant le plan de vulnérabilité portant l'interdiction d'octroi de permis de construire aux projets situés dans le périmètre des sites exposés au phénomène de glissement de terrains, situés dans les secteurs urbains suivants : Boudjenana, Bellevue, Kitouni Abdelmalek, Sidi Rached, Les mûriers, Boudra Salah, est en vigueur à ce jour. Par conséquent, toutes décisions hors ces dispositions est considérée comme illégale», lit-on dans cette correspondance. Ce document qui a le mérite d'être clair, vise à mettre fin à la polémique à laquelle s'est livré le jeune maire qui en dépit de nombreux rappel à l'ordre, s'obstine à défendre sa vision de l'urbanisme occultant l'existence du phénomène de glissement de terrains. Complicité Le maire, qui remet en question ce plan adopté par l'Etat algérien, s'accroche à sa position pour justifier l'octroi de permis de construire sur des terrains classés en zone rouge, c'est-à-dire inconstructibles. Pour les initiés, il s'agit essentiellement de l'affaire des 32 villas de Boudjenana appartenant aux promoteurs Meghraoui et Yaïche. Le premier n'est autre que l'ex-mouhafedh du FLN et employeur de Rihani, et le deuxième est le président de l'APW en exercice. Les initiés savent aussi que pour renvoyer l'ascenseur qui l'a catapulté au siège du boulevard Zighout Youcef, Rihani a défié tout le monde et couvert les travers de cette promotion et d'autres encore. Pour les 32 villas, le ridicule a été poussé au point d'engager un bureau d'études de Sétif qui a délivré un document bidon attestant du bon sol de Boudjenana. Mais si cette affaire a éclaté au grand jour et se trouve aujourd'hui entre les mains de la justice, d'autres crimes urbanistiques ont lieu sur d'autres sites avec la complicité de l'APC et le silence des autorités et de la communauté locale. C'est le cas des terrains Benabdelkader (sur le versant aux pieds de la cité Belhadj) sur lesquels des villas sont en train de pousser pendant la nuit sans que personne ne bouge le doigt. C'est aussi le cas de Naâdja Seghira (en extension de Boussouf), un lotissement anarchique qui a la taille d'une méga-cité. A Constantine, les écuries sont très sales alors que l'Etat est devenu très faible par la faute des incompétents et des corrompus.