Ils retrouvent ainsi leur niveau d'il y a cinq mois avant que le marché n'intègre plusieurs facteurs haussiers comme le différend entre l'Iran et les pays occidentaux sur le nucléaire ou bien les inquiétudes qui prévalaient sur le marché de l'essence et la crainte de la saison des ouragans. Les prix ont retrouvé leur niveau du mois de mars avant que les facteurs baissiers cités plus haut ne soient endossés par le marché. A l'époque une baisse importante des stocks d'essence sur le marché américain à la veille de la saison des vacances avait installé une véritable panique. Et tout le monde redoutait une offre très faible qui pouvait porter les prix à des niveaux très élevés en été. Au mois de mai, la publication d'un rapport alarmant par le Centre national des ouragans aux Etats-Unis et qui prévoyait une saison des ouragans très active a encore poussé les prix vers le haut au-dessus de la barre des 70 dollars. Le rapport prévoyait la formation d'au mois 10 cyclones dans l'Atlantique dont 4 pourraient toucher les Etats-Unis. Selon le centre, la saison 2006 devait être très active avec des prévisions de 13 à 16 tempêtes et entre 8 et 10 cyclones dont la moitié environ seraient majeurs. La saison des ouragans débute le 1er juin et doit s'achever à la fin du mois de novembre. Pour l'instant aucun effet des ouragans sur les installations pétrolières n'a été constaté. Ce qui a calmé le marché qui opère un recul. Les ouragans Katrina et Rita avaient provoqué de véritables catastrophes sur les installations pétrolières du golfe du Mexique l'année dernière. Il a fallu la mobilisation des réserves stratégiques des pays membres de l'Agence internationale de l'énergie pour éviter la pénurie en produits pétroliers. De plus les raffineries qui avaient été touchées par les ouragans l'année passée ont repris leur production d'essence graduelle, ce qui a augmenté l'offre en carburant. Le renflouement des stocks d'essence a contribué nettement au recul des prix. L'évolution des discussions sur le nucléaire entre l'Iran et les pays occidentaux et le fait que la date fatidique du 31 août comme délai pour l'arrêt par l'Iran de l'enrichissement de l'uranium n'a pas fait écarter la solution diplomatique a encore calmé le marché. Le ministre iranien a encore affirmé à Vienne que son pays n'utiliserait pas l'arme du pétrole. L'annonce par BP d'une reprise de la production plus tôt que prévu sur un important gisement aux Etats-Unis s'est ajoutée aux autres facteurs baissiers. Un autre élément très important est venu se greffer à ces facteurs. C'est le recul de la croissance de l'économie américaine constatée au deuxième trimestre déjà. La consommation d'essence aux Etats-Unis a reculé aussi. La baisse de la demande aux Etats-Unis se répercute directement sur le marché américain vu l'important volume de pétrole que consomment les Etats-Unis. La suspension d'une grève dans le secteur pétrolier au Nigeria a pesé aussi sur les cours. Le rapport mensuel de l'Opep du mois de septembre a revu à la baisse l'augmentation de la demande mondiale de pétrole pour l'année 2006 de 100 000 barils par jour à 1,2 million de barils par jour. Cette révision signifie que la consommation a été moins forte que prévu. Dans son rapport du mois d'août l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) avait déjà revu à la baisse les prévisions d'augmentation de la demande en pétrole pour l'année 2006. Selon l'Opep, l'augmentation de la demande avait été estimée à 1,3 million de barils par jour, soit une demande globale de 84,5 millions de barils par jour. Les prévisions étaient en baisse de 80 000 barils par jour par rapport aux estimations du mois de juillet et dont la moitié concerne le marché américain. Ces deux baisses consécutives des estimations illustrent un recul de la consommation qui pourrait être due aux prix assez élevés qu'a connus le marché ces derniers temps. Prix qui se répercutent sur le niveau de la consommation. Mercredi dernier le département américain de l'Energie avait fait état d'une baisse des stocks de pétrole brut de 2,9 millions de barils Malgré cette baisse les stocks restent élevés. Les stocks d'essence ont enregistré une hausse de 100 000 barils, tandis que ceux des distillats ont connu une augmentation très importante avec 4,7 millions de barils. La baisse des prix du gaz sur le marché américain a contribué au recul des prix du pétrole. Les stocks de gaz dont les chiffres ont été publiés jeudi ont poussé les prix vers le bas en opérant une influence sur ceux du pétrole. Cette tendance à la baisse n'a pas échappé à l'Opep qui tout en affichant sa volonté de continuer à agir pour la stabilité du marché et pour son approvisionnement, a néanmoins annoncé qu'elle pourrait prendre des mesures pour défendre ses intérêts. En clair, l'Opep envisage de réduire sa production si la baisse des prix se poursuit. Aucun niveau de prix n'a été annoncé officiellement à Vienne lors de la dernière conférence de l'organisation. Le ministre du Venezuela a évoque un baril à 60 dollars. Au début de l'année 2006, le président Hugo Chavez avait parlé d'un baril à 50 dollars. Selon le communiqué publié à Vienne, la conférence a autorisé le président à convoquer une conférence extraordinaire avant celle qui aura lieu à la mi-décembre à Abuja, au Nigeria. Pour l'instant les prix résistent au-dessus des 60 dollars le baril. Vendredi aux environs de 16h GMT, le baril de light sweet crude était coté à 62,55 dollars le baril à New York. Tandis que le brent à Londres était à 62,63 dollars le baril.