Les prix du pétrole se sont maintenus au-dessus de la barre des 70 dollars durant la semaine écoulée aussi bien sur le marché de New York que celui de Londres.La dernière semaine de ce mois d'avril 2006 aura été marquée par l'installation du baril de pétrole dans le seuil des 70 dollars. Les records battus la semaine d'avant, soit vendredi 21 avril, sont respectivement 75,35 dollars le baril pour le light sweet crude à New York et 74,79 dollars pour le brent à Londres. Le recul des prix en dessous des 75 dollars atteint vendredi 21 avril est lié à de nouvelles appréciations sur le marché de l'essence qui indiqueraient que la situation pourrait être meilleure que prévu. Il y a eu tout d'abord l'intervention mardi du président américain George Bush qui a annoncé la suspension de l'approvisionnement des réserves stratégiques de pétrole des Etats-Unis jusqu'à l'automne, c'est-à-dire jusqu'à la fin de la saison des vacances durant laquelle les Américains utilisent beaucoup d'essence. Le gouvernement des Etats-Unis, qui avait décidé d'augmenter la capacité des réserves stratégiques américaines afin de les porter à 700 millions de barils, achetait chaque jour 100 000 barils de pétrole sur le marché. La suspension des achats offre un volume appréciable au marché. L'annonce par le groupe BP du redémarrage d'une raffinerie qui était à l'arrêt a beaucoup influé sur les prix. Du coup, ce sont l'équivalent de 200 000 b/j qui reviennent sur le marché sur une capacité de 460 000 b/j. Le département américain de l'Energie a relevé le lendemain la reprise du taux d'activité des raffineries de près de 400 000 b/j de plus. Certaines raffineries étaient à l'arrêt pour cause de maintenance. Le marché a surtout anticipé sur une probable pénurie d'essence en été. L'autre facteur qui a favorisé le recul constaté au milieu de la semaine est la décision annoncée par Bush d'assouplir les exigences environnementales concernant les carburants. Exigences qui doivent entrer en vigueur au mois de juin et qui risquent de perturber la production des raffineries. L'opération consiste à remplacer comme additif à l'essence le MTBE, considéré comme cancérigène, par l'éthanol. Ces annonces ont fait reculer le prix du baril de pétrole de près de deux dollars. Le light sweet crude a même clôturé à 72,88 dollars mardi dernier, tandis que le brent a connu le même recul à 73,21 dollars le baril. Le recul s'est accentué mercredi après la publication des chiffres hebdomadaires des stocks américains par le département de l'énergie. La baisse des stocks d'essence qui a été moins élevée que prévue a rassuré le marché. Alors que les analystes tablaient sur une baisse de 3 millions de barils, le recul des stocks d'essence n'a été finalement que de 1,9 millions de barils. Les chiffres sur l'essence ont beaucoup servi à guider le marché. Ainsi l'activité des raffineries a connu un évolution passant de 86,2 % des capacités à 88,2 % selon le rapport du département américain de l'Energie. Ces chiffres ont contribué à calmer le marché et à faire redescendre les cours en dessous des 75 dollars le baril. Autre fait important, le département de l'Energie américain a constaté une baisse de la demande en essence sur le marché intérieur, ce qui signifie que l'augmentation des prix de l'essence a eu un effet au niveau des consommateurs Les prix qui ont entamé un léger repli autour de 72 dollars le baril ont poursuivi le mouvement baissier durant la journée de jeudi sans toutefois redescendre sous la barre des 70 dollars le baril. Selon plusieurs analystes, les chiffres rendus publics mercredi signifient que la probabilité d'une pénurie d'essence sur le marché américain est écartée. Si les problèmes de l'essence ont rendu nerveux le marché, les autres facteurs haussiers restent présents. Le différend entre l'Iran et les pays occidentaux sur le nucléaire est monté d'un cran après la publication du rapport de l'Agence internationale de l'énergie atomique sur l'Iran. Les prix ont grimpé d'un dollar le baril. Selon les agences de presse, le rapport qui établit un bilan sur la coopération de l'Iran avec les inspecteurs de l'AIEA indique que l'Iran n'avait pas suspendu l'enrichissement d'uranium à l'échéance qui lui avait été fixée, c'est-à-dire le vendredi 28 avril. Le rapport affirme que l'Iran ne coopère pas entièrement avec les inspecteurs de l'AIEA pour vérifier si le programme nucléaire iranien est pacifique ou comporte des objectifs militaires. Le rapport n'écarte pas aussi que l'Iran ait pu acquérir du plutonium à l'étranger. Ces conclusions ont tout de suite fait réagir les autorités iraniennes et le Président Ahmadinejad a menacé de changer de comportement dans le type de coopération que l'Iran entretient avec l'AIEA. Malgré les assurances données par le Président Bush de vouloir "résoudre ce problème diplomatiquement et pacifiquement ", la tension a repris sur le marché et les prix ont grimpé d'un dollar juste après la publication du rapport. Vendredi passé vers 16h 30 GMT à New York, le light sweet crude était coté à 72,05 dollars le baril. Le brent à Londres était coté à 71,97 dollars le baril après avoir touché la cote de 72,31 dollars en début d'après-midi.