Les Palestiniens ont enregistré, jeudi 10 septembre, une nouvelle victoire symbolique, en obtenant le droit de hisser leur drapeau sur le siège et dans les bureaux de l'Organisation des Nations unies, à côté de ceux des pays déjà membres à part entière de cette institution internationale. Ayant le statut de pays observateur non membre de l'ONU, la Palestine a présenté à l'Assemblée générale des Nations unies un projet de résolution l'autorisant à hisser son drapeau sur le siège de l'Organisation, à New York, au même titre que les 193 pays membres. La résolution a été votée. Elle a obtenu 119 voix pour, 8 contre. Les Etats qui ont voté contre sont Israël, les Etats-Unis, le Canada et l'Australie. Ont été enregistrées aussi 45 abstentions, dont celles de l'Allemagne, du Royaume-Uni. La France a voté en faveur de la résolution. De Paris où il effectuait justement une visite officielle, le Premier ministre palestinien, Rami El Hamdallah, s'est réjoui de cette décision. Il a déclaré : «C'est un pas sur le chemin menant la Palestine au statut de membre à part entière des Nations unies.» La Palestine et le Vatican sont les seuls Etats possédant le statut d'observateurs non membres de cette institution internationale. Le président Mahmoud Abbas a, de son côté, salué hier le vote de l'Assemblée générale de l'ONU et a par ailleurs rendu hommage aux pays qui, en votant pour hisser le drapeau palestinien à l'ONU, «se sont placés du côté du droit et de la justice». «La lutte se poursuivra jusqu'à ce que le drapeau palestinien flotte sur notre capitale éternelle, El Qods occupée», a-t-il ajouté à partir de Ramallah, en Cisjordanie occupée. Les Palestiniens considèrent la ville sainte d'El Qods, occupée et annexée par Israël en 1967, comme étant la capitale de leur futur Etat indépendant. Les Israéliens enragés Le président Abbas prévoit de se rendre à New York à la fin du mois pour participer à la session de l'Assemblée générale de l'ONU, devant laquelle il doit prononcer un discours. Il est question aussi qu'il participe à un sommet sur le développement durable. Là, M. Abbas pourra voir la levée des couleurs palestiniennes. Les Israéliens qui ont tenté par tous les moyens de faire échouer l'initiative palestinienne ont essayé de minimiser cette nouvelle percée politique. L'ambassadeur de l'Etat hébreu, Ron Prossor, a exprimé sa colère, en accusant une nouvelle fois les Palestiniens de «prendre en otages les Nations unies». Selon Prossor, «l'Assemblée générale des Nations unies est prête à voter que la Terre est plate, si les Palestiniens le lui proposaient». Les Américains et leurs protégés israéliens ont déclaré après le vote que seules des négociations directes pouvaient déboucher sur un Etat palestinien. Ils semblent oublier que plus de 20 ans après le lancement du processus de paix, Israël n'a toujours rien cédé. L'occupation des terres palestiniennes, dont El Qods, se poursuit. La colonisation, véritable fléau dont le but final est d'empêcher l'établissement d'un Etat palestinien viable pourvu d'une continuité territoriale, n'a jamais cessé. L'Etat hébreu ne reconnaît aux Palestiniens aucun des droits inaliénables fixés par le droit et les résolutions internationaux. Ceci explique l'offensive palestinienne au niveau des instances internationales visant à obliger Israël à mettre un terme à son occupation et aux violations du droit international. Dans les territoires palestiniens, la décision de l'ONU n'a pas suscité beaucoup d'enthousiasme. Il faut dire que les Palestiniens sont affectés par une grave crise, qui est due surtout à la division interne et aux mesures israéliennes, dont le blocus à Ghaza et les exactions quotidiennes de l'armée de l'occupation et des colons en Cisjordanie occupée.