L'aviation française devrait lancer ses raids contre des positions de l'Etat islamique (EI) en Syrie d'ici «quelques semaines, une fois les cibles identifiées», selon Jean-Yves Le Drian. Le ministre français de la Défense espère surprendre les djihadistes en vue de leur porter d'emblée un sérieux coup. La décision de frapper des positions de l'EI, ses centres d'entraînement et de stratégie, a été prise par François Hollande la semaine dernière. Ainsi, il espère affaiblir l'EI qui continue «de menacer sérieusement la France», selon le président français. Ce dernier a déjà ordonné des vols de reconnaissance au-dessus de la Syrie. Des vols qui ont commencé le 8 septembre grâce, notamment, aux avions dont dispose la France en Irak. François Hollande a pris cette décision après avoir constaté que son pays était en retard par rapport à ses voisins européens et aux Etats-Unis en termes de renseignement sur l'Etat islamique, considéré par Paris comme l'ennemi n°1. La meilleure défense étant l'attaque, M. Hollande cherche donc à briser les capacités militaires de l'EI, mais surtout à protéger la France d'un éventuel attentat. Toutefois, il a exclu l'envoi de troupes françaises au sol. Pas de troupes françaises au sol Lors du débat organisé mardi dernier au Parlement et consacré aux frappes aériennes françaises contre l'Etat islamique, le Premier ministre français, Manuel Valls, a répété que son pays n'enverra pas de soldats français au sol, mais qu'il soutiendra toute action allant dans son sens. Manuel Valls compte surtout sur les pays de la région, comme l'Iran, l'Arabie Saoudite, la Turquie ainsi que l'Egypte, pour mener une action au sol. «La situation sur le terrain est tellement confuse, entre chiites, sunnites, pro et antirégime pour ajouter davantage de confusion en envoyant des troupes françaises dont ce n'est pas le rôle d'intervenir sur le terrain», a-t-il déclaré dans son discours devant les députés. Reste que l'annonce de l'envoi d'avions pour frapper l'EI est jugée tardive par l'opposition, qui ne comprend pas pourquoi M. Hollande a mis tout ce temps pour prendre une décision pourtant «logique et inévitable». C'est l'avis même des citoyens français qui ont exprimé, lundi dernier, leur accord pour des frappes aériennes contre les terroristes de l'EI. Ils sont plus de 52% à avoir soutenu la décision du président français d'envoyer des Rafale dans le ciel syrien. Quant à ceux qui craignent que ces frappes ne renforcent la position du président Bachar Al Assad, M. Hollande et son Premier ministre ont affirmé qu'elles seront ciblées et viseront exclusivement les positions de l'EI. L'opposition se demande comment cela sera possible, même si une partie des députés ne voit pas d'un mauvais œil de remettre Bachar Al Assad dans le jeu et de construire une nouvelle coalition avec l'Iran et la Russie, deux pays très présents en Syrie.