Le groupe parlementaire du Front des forces socialistes (FFS) revient à la charge. Après avoir boycotté l'ouverture de la session d'automne du Parlement le 2 septembre, le plus vieux parti de l'opposition annonce que ses députés n'assisteront pas à la session plénière d'aujourd'hui, qui sera consacrée au vote de la loi de finances complémentaire et de l'amendement du code pénal. Dans un communiqué parvenu à notre rédaction, le groupe parlementaire FFS dit refuser le recours abusif et injustifié à la légifération par ordonnance présidentielle. Les députés du FFS dénoncent cet état de fait en regrettant que l'APN soit réduite à une «simple chambre d'enregistrement, sans débat ni réel pouvoir législatif». «Bien que la loi de finances complémentaire et le code pénal soient des textes d'une grande importance, nous ne pouvons pas nous taire face à la légifération par ordonnance présidentielle», a relevé Chaafa Bouaïche dans un communiqué de presse. Il dénonce également, dans le même document, le contenu de la LFC qui risque, selon lui, de réduire à néant le pouvoir d'achat des familles algériennes. Pour les parlementaires du FFS, les augmentations des taxes et des impôts qui se répercuteront négativement sur le prix des produits de consommation et des services n'ont pas lieu d'être. «Le citoyen, estiment-ils, n'est pas responsable des erreurs de gestions des gouvernants.» Ils accusent dans ce sillage le gouvernement de manquer de volonté pour mettre en place une véritable politique budgétaire et fiscale bien équilibrée, qui ne ferait pas saigner à blanc les particuliers. Les députés du FFS mettent en garde contre cette situation qui mènerait le pays vers l'inconnu. S'agissant de l'amendement du code pénal, le FFS critique ainsi la limitation de la dépénalisation de l'acte de gestion aux seules entreprises publiques économiques. Pour le chef du groupe parlementaire, cette dépénalisation doit être élargie aux autres catégories de responsables, notamment ceux qui dirigent les établissements administratifs publics et les APC. Ces deux textes de loi ont déjà été critiqués par les parlementaires du plus vieux parti de l'opposition. Pour le FFS, tenter d'éluder et de contourner le débat public sur ces questions, dans la situation actuelle du pays, c'est persister dans la dérive politique.