Les assemblées générales électives des structures organiques de base, les kasmas dans une première étape, se sont déroulées entre avril et septembre pour aboutir, recours compris, à l'élection de 36 pour la plupart installées officiellement. Cette opération de renouvellement menée au niveau national avait, rappelons-le, été décidée au lendemain du congrès réunificateur qui a vu la dissolution de tous les organes antérieurs au mouvement de redressement lancé en 2003. Si au cours de cette campagne les suffrages ont été réguliers, le mode d'adhésion au parti et les exigences en matière d'éligibilité à ces structures risquent par contre d'en altérer les résultats. En effet, de centaines d'individus ont revêtu la qualité de militant juste le temps d'élire un tel qui, parfois, ne répond même pas aux conditions, pour disparaître ensuite et en certains cas sans s'acquitter de la contribution au titre de la carte d'adhésion. Activisme Le parti qui regroupe aujourd'hui près de 8000 militants pour la wilaya de Djelfa a progressé en un temps record par un bond appréciable de plus de 5000 citoyens à cette occasion que « le parti aurait fort bien pu drainer après cette échéance afin que la notion du militantisme durable soit prémunie contre l'activisme de circonstance », fera noter un militant et ex-élu blasé par ce genre de procédé. Et de renchérir : « Ça n'ira jamais dans cette mouhafadha qui compte dans ses rangs une irréductible escouade d'ex-légalistes rompus au grenouillage, qui fait la loi face à une flopée de novices, sachant seulement brandir la bannière du redressement. » Un autre nous confia : « Ces durs à cuire dominés encore par un atavisme politique aigu ont pu caporaliser le parti. De toutes les manières, ils triompheront des épreuves ultérieures tant que leurs agissements seront bénis par la direction politique nationale. » Ali Ghedir, mandaté par le SG du FLN pour superviser le travail, en savait quelque chose, puisque cette mission avait déjà rebuté plus d'un avant lui. PERSPECTIVE 2007 C'est donc sans surprise qu'il avait trouvé un FLN en rupture de cohésion, voire de relations entre ses militants au point où les développements de cette entreprise en ont été viciés. En vieux briscard, le superviseur avait conscience que la guéguerre entre les deux clans, l'un plus aguerri, l'autre désemparé car sans culture partisane, n'était en fait qu'un piètre fardage politique et qu'au fond ces deux coteries continuaient de se livrer une guerre éteinte simplement pour inscrire de meilleurs scores dans les nouvelles structures dans la perspective des échéances électorales de 2007. Partant, il épousa le paysage politique local, car soucieux de réussir son pari et d'éviter des remous, en confiant des missions d'animation d'assemblées à certains députés et membres du conseil national ne figurant pas dans le comité transitoire de wilaya. C'est en s'embrigadant ainsi qu'il s'est fait piéger en dépit d'une résistance timide. Le diktat des ex-légalistes a prévalu et leur a permis d'engranger un bon pactole politique pour l'avenir, soit une vingtaine de kasmas. « Ce qui est sûr, c'est que le parti dispose désormais de structures élues démocratiquement. Le reste n'est que peccadilles », n'a cessé de déclarer le superviseur lors d'un point de presse animé jeudi dernier au siège de l'organisation. Tout compte fait, même en se brûlant en 2004 lors de la présidentielle, tel le phénix, les ex-légalistes ont pu renaître de leurs cendres en attendant de briguer la mouhafadha dans une seconde étape.