Ce qui semblait n'être qu'une stratégie de communication du wali de Batna, Mohamed Salamani, visant à motiver les élus des APC à plus d'hygiène dans leur commune, s'est affirmé, au fil de ses déclarations, comme une condition sine qua non à l'obtention du budget ! En effet, lors de sa visite de travail, qui l'a menée, lundi passé, à la daïra de Merouana, le wali a couronné ces appels répétés à plus d'hygiène dans les communes par une déclaration brève et catégorique «Pas d'hygiène, pas de Budget» ! Cette mesure, pour le moins surprenante, intervient au moment où l'état de salubrité de la majorité des 61 communes de la wilaya de Batna se détériore à vue d'œil. Les déchets ménagers s'empilent, dans la plupart des cas, à l'entrée des villes, dans un espace improvisé à cet effet, sans norme, sans mesure de sécurité. C'est le cas pour la commune de Oued el Ma, sise à 42 kilomètres au nord-ouest du chef-lieu de wilaya. Selon le P/APC, les habitants produisent plus de 16 tonnes de déchets ménagers de toute sorte, qui sont ramassés, manque de moyens oblige, par des tracteurs agricoles et trouvent pour dernier refuge un terrain vague à la périphérie de la commune. En outre, le wali a appelé les citoyens ainsi que tous responsables disposant d'engins, de camions et de tout autre matériel utile, à unir leurs efforts pour le nettoyage des communes. Par ailleurs, et concernant le projet de réalisation d'une nouvelle route reliant la commune de Merouana à la ville de Batna et traversant le parc national de Belezma au lieudit Oum R'kha, Mohamed Salamani, s'est montré prudent en demandant plusieurs études qui proposeront différents tracés. En effet, pour la réalisation de ce projet, qui ambitionne de raccourcir la distance entre ces deux villes de moitié, plus de 300 sujets de cèdre de l'atlas devront être arrachés, une espèce protégée qui souffre déjà de dépérissement depuis plusieurs années. De plus, le parc national de Belezma, selon son directeur, a été classé «aire de biosphère» par l'UNESCO en juin dernier. Certes, il s'agit d'une distinction internationale qui ne dispose pas d'ancrage juridique national, toutefois, elle devrait compter dans la prise de décision. Une dérogation du ministre de l'agriculture est aussi nécessaire pour pouvoir intervenir au sein du parc car étant une zone protégé des forêts.