Photo : Riadh Par Karima Mokrani Ça chauffe dans l'éducation nationale ! Après les syndicats autonomes qui campent sur leur position de maintenir le mouvement protestataire, la réaction officielle du ministre Boubekeur Benbouzid qui appelle les enseignants à reprendre les cours, l'intervention de celui qui prétend être le porte-parole des parents d'élèves… voilà maintenant que c'est la Fédération nationale des travailleurs de l'éducation (FNTE) qui se manifeste et agit de manière à faire craindre le pire dans l'évolution du mouvement de grève. La FNTE appelle à un «imposant» rassemblement national devant le siège de la centrale syndicale UGTA et menace de recourir à une grève nationale en cas de non-satisfaction de ses revendications. Quel jeu joue la FNTE ? Est-elle du côté des grévistes ou contre eux ? Veut-elle appuyer leur mouvement ou le casser ? Difficile de répondre à ces questions. Du moins pour le moment. Une chose est sûre, la FNTE n'a jamais soutenu les syndicats autonomes dans leur appel au mouvement de grève. Elle a même affiché son opposition ouvertement. Dans un communiqué parvenu hier à notre rédaction, l'organisation affiliée à l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA) a utilisé des mots qui font référence à des tentatives d'induire en erreur les travailleurs de l'éducation et de porter atteinte à leurs intérêts. «Vu les manipulations et les manœuvres des parties occultes derrière les événements préfabriqués et précipités dans le secteur de l'éducation, ces derniers temps, pour passer outre les intérêts des travailleurs et leurs acquis…» lit-on dans le communiqué. Quelles sont ces parties ? La FNTE ne les cite pas. Elle rappelle seulement qu'une conférence nationale a été tenue le 5 novembre dernier et a été sanctionnée par une plate-forme de revendications relative au régime indemnitaire. La FNTE affirme son soutien à la Centrale syndicale «dans les négociations lors de la prochaine tripartite pour la satisfaction des revendications exprimées». Raison pour laquelle elle appelle à un rassemblement national le 1er décembre prochain et menace de recourir à une grève nationale. Les revendications de la FNTE-UGTA sont les suivantes : «augmentation du SNMG à 30 000 DA par mois, abrogation de l'article 87 bis de la loi 90-11, ouverture urgente et sereine des négociations pour la concrétisation de la plate-forme de revendications transmise au ministère de l'Education nationale, adoptée lors de la conférence nationale du 5 novembre 2009 à Zéralda relative au dossier du régime indemnitaire, exigeant la nécessité de son indexation sur les nouveaux salaires de base, avec effet rétroactif à compter du 1er janvier 2008, remédier aux insuffisances contenues dans les nouveaux statuts particuliers lésant certaines catégories de travailleurs et promulgation urgente des textes d'application des statuts particuliers en ce qui concerne les dispositions favorables aux travailleurs et hypothéquant leurs carrières». La FNTE termine par dire sa volonté de voir «assainir le ministère de l'Education nationale de ces parties responsables de l'anarchie causant des retombées négatives et néfastes aux intérêts des travailleurs et à la scolarité de nos élèves». L'organisation affiliée à l'UGTA déclare la guerre à un adversaire qu'elle ne cite pas nommément.