«L'anarchie, a-t-il dit, n'a jamais réglé les problèmes.» Et d'ajouter qu'il refusait et rejetait ce qu'il a appelé le «populisme syndical». Sidi-Saïd, patron de l'Ugta, pronostique la révision de la grille des salaires qui devra conduire à la mise en place des statuts particuliers. Alors que des milliers de travailleurs du secteur économique attendent la hausse promise des salaires, Sidi-Saïd temporise encore et exhorte les fédérations de la Fonction publique à se pencher sur la révision de la grille des salaires. «Nous avons eu l'accord de principe du gouvernement pour revoir la grille des salaires de la Fonction publique, dont l'éducation», a-t-il indiqué lors d'un discours prononcé, hier à Alger, à l'ouverture des travaux du troisième congrès de la Fnte. Le patron de l'Ugta parle d'«un acquis important» pour le 1,5 million de fonctionnaires dont le tiers appartient au secteur de l'éducation. Pour le moment, les retournements des tendances budgétaires n'est qu'une promesse verbale qui perdure encore des années durant. L'on parle plutôt dans la famille des salariés du renversement de la tendance, compte tenu des retards accusés dans la résolution de l'équation des salaires. Pourtant, le SG de la Centrale syndicale a reconnu pour la énième fois que les dernières augmentations des salaires de la Fonction publique «sont insuffisantes», notamment «pour le secteur de l'éducation.» Après avoir annoncé maintes fois une nouvelle grille des salaires à partir de l'année en cours, le patron de l'Ugta a fait, hier, un pas en arrière. Cette grille des salaires, selon lui, doit être «démontée» en perspective de l'an 2007. Le ministre de l'Education nationale, Boubekeur Benbouzid, est venu en secouriste. Le congrès devrait déboucher à la mise en place d'une équipe conjointe entre la Fédération nationale des travailleurs de l'éducation et le ministère de tutelle. Il est question, à en croire Sidi-Saïd, «d'amorcer techniquement la révision de la grille des salaires.» Pour un Benbouzid, qui a souvent collé la question des salaires sur le dos du ministère du Travail, il s'est montré, hier, partisan de l'idée avancée par Sidi-Saïd. Tant mieux. Pourvu que cela soit concret. Le secrétaire général de l'Union générale des travailleurs algériens (Ugta), a indiqué que le montant global des salaires impayés des 30.000 travailleurs est d'environ 200 milliards de centimes. Dans une déclaration à la presse, en marge du troisième congrès de la Fédération nationale des travailleurs de l'éducation (Fnte), Sidi-Saïd reconnaît que la question des salaires impayés est un «problème remontant à 1994 qui représente une enveloppe financière assez volumineuse». Sidi-Saïd prévoit le versement d'au moins deux mois de salaires impayés aux travailleurs avant le mois de Ramadhan.