Dans une première rencontre d'évaluation de l'action de grève menée par les enseignants du supérieur du 25 février au 2 mars, les membres affiliés au Conseil national des enseignants du supérieur (CNES), réunis jeudi dernier à l'université des frères Mentouri de Constantine, ont noté avec satisfaction la réussite du mouvement local arrivé à son terme en dépit des pressions exercées sur les enseignants. Selon le coordinateur de la section syndicale de l'université de Constantine, l'adhésion au mouvement de grève estimée à 90 % de l'ensemble de l'effectif des enseignants de toutes les facultés, alors que l'administration a avancé le chiffre de 70%, explique clairement que le message adressé aux autorités concernées dénote un attachement indéfectible des enseignants à leurs revendications et à leur volonté de continuer la protestation si ces revendications ne sont pas satisfaites. Notre interlocuteur rappelle, par ailleurs, que mis à part le cas spécifique de l'université des sciences islamiques de l'Emir Abdelkader où le CNES a décidé de ne pas interrompre le cours normal des études en raison des retards considérables enregistrés au début de l'année universitaire suite aux multiples mouvements de protestation et des turbulences enregistrés, la majorité des établissements universitaires ont suivi la décision de grève entérinée par le CNES le 14 février dernier. Le représentant de la section syndicale du CNES à Constantine ne manquera de préciser que le mouvement a été précédé par un préavis de grève déposé par le bureau national et un autre par le bureau de la section au niveau des instances concernées. Une mesure qui visait à assurer la protection légale des adhérents et de confirmer que la décision de grève qui relève de l'autorité des assemblées générales ne peut être suspendue que par elles. Le mouvement ira ainsi à son terme, et ce, en dépit d'une plainte en référé déposée le 27 février à la chambre administrative du tribunal de Constantine par le recteur de l'université des frères Mentouri. Le verdict de la chambre administrative du tribunal de Constantine prononcée le 1er mars à 9h 45 ne sera pas officiellement communiqué par le biais d'un huissier de justice aux concernés pour application qu'après le 2 mars, date de fin du mouvement de grève des enseignants du CNES. Pour ces derniers, le mouvement largement suivi du 25 février au 2 mars n'est pas l'œuvre des amateurs de grève et de protestation, et il appartient aux autorités de prouver leur bonne volonté pour concrétiser les revendications et le statut de l'enseignant du supérieur. Si à la section syndicale de l'université Mentouri, on est convaincu à ce jour que la réaction de la tutelle tardera encore à se manifester, on commence d'ores et déjà à préparer l'assemblée générale de la section locale pour faire l'examen du mouvement de grève et en tirer les leçons. Une rencontre qui devra avoir lieu dans quelques jours en prévision de la réunion du conseil national prévue dans deux semaines et qui aura le soin de prévoir l'action à mener. Selon les indicateurs signalés par l'entêtement de la tutelle et sauf un imprévisible bouleversement des attitudes, on semble s'acheminer vers un débrayage de longue durée au mois de mai prochain.