Après avoir donné leur accord de principe de signer, en novembre prochain, la charte de la stabilité, les syndicats de l'éducation veulent à présent peser sur le contenu de ce texte pour qu'il garantisse à la fois stabilité dans le secteur et liberté d'action syndicale. Selon M. Meriane, président du Syndicat national autonome des professeurs du secondaire et du technique (Snapest), «signer une charte ne signifie pas renoncer aux revendications des travailleurs». M. Meriane indique que les instances du syndicat se réuniront du 29 octobre au 4 novembre afin de dégager des propositions. «La charte doit avoir pour rôle de dresser les outils concrets pour gérer les problèmes posés quotidiennement avec les moyens disponibles. Il s'agit aussi de fixer les responsabilités de chacun pour éviter les situations de blocage», soutient le coordinateur du Snapest, qui plaide pour une application rigoureuse des textes qui proposent que le terme «stabilité» soit supprimé de l'intitulé du texte pour rester une référence pour la profession. L'Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation (Unpef) n'a pas encore dévoilé les propositions qu'il soumettra à la tutelle. «Mais nous en avons déjà parlé. Il s'agit de définir les droits et les devoirs des enseignants et des autres composants de la communauté scolaire. Pour nous, cette charte ne doit pas se substituer aux textes régissant les relations de travail, mais doit se pencher sur les dysfonctionnements relevés dans la pratique du métier éducatif de tous les jours», explique Messaoud Amraoui, chargé de la communication à l'Unpef, qui rendra publiques ses propositions «au moment opportun». Quant au Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l'éducation (Cnapeste), il insiste sur le fait qu'aucune déclaration ou charte ne peut anéantir ou affaiblir les droits collectifs des travailleurs. Nouar Larbi, coordinateur national de ce syndicat, estime que le texte proposé par le département de Mme Benghebrit est basé sur des «généralités», d'où la nécessité pour tous les signataires d'évoquer toutes les situations concrètes vécues et les solutions proposées. Autrement dit, mettre chaque membre de cette communauté scolaire devant ses responsabilités, allant de l'agent de sécurité jusqu'à la plus haute hiérarchie, et ce, pour définir le cadre voulu dans lequel s'exercera le métier d'enseignement. Selon M. Nouar, il faut éviter les généralités et «il est temps d'appeler les choses par leur nom». Le Cnapeste espère aboutir à une réglementation fixant des règles concrètes pour des situations réelles. «Quand on nous dit une tenue décente, il faut définir ce que c'est… Quand on parle de morale, il faut fixer ce que c'est et non se contenter de définitions vagues susceptibles d'être interprétées subjectivement, selon les personnes et les orientations», explique le même syndicaliste. La mouture présentée en avril dernier aux syndicats rappelle les engagements de l'Algérie pour la protection des droits de l'enfant et des conventions internationales ratifiées. Le texte, tel que proposé par le département de Nouria Benghebrit, stipule que le droit à la grève «ne peut être exercé qu'une fois que les autres recours ont échoué».