Le secrétaire général du FLN, Amar Saadani, effectue des réajustements sur sa proposition de constituer un «front national». Il change complètement les contours de ce projet destiné, initialement, à soutenir «inconditionnellement» le programme du président Bouteflika. Constatant qu'il n'y a aucun engouement pour cette proposition floue, le patron du FLN tente de mieux l'expliquer. Sans se départir de son animosité envers son «frère ennemi» du RND, Ahmed Ouyahia, Amar Saadani présente «son front» comme «une initiative pour changer la pratique politique et aider l'Algérie à dépasser la situation actuelle». «Le RND est un parti ami. Mais notre initiative est plus large que celle qu'il propose. Nous voulons rapprocher les points de vue sur les questions essentielles, notamment celles relatives à la sécurité et à l'économie», déclare-t-il dans une allocution prononcée à l'ouverture, hier à Alger, de la première réunion du bureau politique du FLN. Il donne, dans la foulée, l'estocade au secrétaire général du RND : «Il (Ahmed Ouyahia) veut le retour à l'ancien schéma de l'Alliance présidentielle. Nous ne pouvons pas revenir vers le passé. Le retour à cette période est très dangereux (…). S'il est d'accord avec notre initiative, qu'il nous propose la méthode qu'il souhaite pour sa mise en œuvre. Nous sommes ouverts à toutes les propositions.» Et d'affirmer que le siège de ce «nouveau front» et son programme ne seront pas ceux du FLN. Renouvelant son appel à l'adresse de l'opposition pour faire ses propositions dans le cadre de «cette initiative», Amar Saadani ne s'est pas empêché de la critiquer et d'attaquer la secrétaire générale du PT, Louisa Hanoune, qui, pour lui, «avait soutenu le programme du président Bouteflika». Annonçant l'envoi d'un document illustratif de ce projet aux partis et aux associations, Amar Saadani explique sa position par rapport à l'initiative du FFS. Selon lui, le «FLN l'avait acceptée et c'est le parti de Hocine Aït Ahmed qui n'a rien avancé par la suite». «La balle est dans le camp du FFS», lance-t-il.