La ville de Béjaïa a été marquée, hier encore, par une nouvelle manifestation de rue. Oeuvre de la population d'Iryahen, le blocage de la RN9 à l'entrée est de la ville de Béjaïa a engendré une situation de cacophonie semblable à celle que vit avec récurrence la wilaya depuis quelques mois. Hier, il était impossible de rallier la capitale des Hammadites. Les citoyens du quartier Ath Hadj veulent des ralentisseurs sur la voie express qui mène vers la côté est de la wilaya de Béjaïa. Ils en sont à leur troisième action musclée et ne veulent pas en démordre. De ce fait, les automobilistes parvenus à Béjaïa à partir de la région est du pays, ont pensé bien faire en empruntant l'évitement d'Iryahen pour accéder à la ville par le côté sud. Sur place, un énorme bouchon s'est formé rendant tout mouvement impossible durant plusieurs heures. Des recoupements d'informations font état d'altercations violentes entre les contestataires qui ont bloqué la route et les usagers dont certains transportaient des malades vers les hôpitaux du chef-lieu. Un cas de figure prévisible eu égard à la nature de ces actions qui ne pénalisent que les citoyens pendant que les tenants de solutions se calfeutrent dans leurs bureaux. Ce rituel, qui ne peut être expliqué que par «le laxisme» des autorités qui se distinguent par «des manquements quant à la prise en charge des doléances fort nombreuses», pour reprendre cette lecture d'un observateur, n'est pas sans porter un préjudice grave à l'économie locale. Ces manifestations motivées par la dégradation du cadre de vie s'ajoutent à d'autres relevant du climat social dont le mécontentement s'illustre à travers des marches, des sit-in et autres rassemblements rendant la ville de Béjaïa détestable à plus d'un titre. Si le scénario ne date pas d'aujourd'hui, il reste que l'absence d'intervention des parties concernées encourage les tenants de la contestation musclée. L'initiative de la création d'un «comité de réflexion» avancée lors de la dernière session de l'Assemblée populaire de wilaya, tarde à voir le jour. L'idée en elle-même était porteuse d'espoir de par le fait que l'on s'intéresse enfin à cette manière d'agir et à ses conséquences sur l'économie locale. «Les manettes du développement sont entre les mains des directeurs exécutifs», a indiqué récemment le président de l'APW de Béjaïa lors d'une sortie publique à Akbou. La colère sociale est née de «l'absence de gouvernance», a-t-il tranché. Des fléchettes à l'endroit d'un exécutif, qui n'épargnent pas pour autant les élus locaux tant beaucoup d'éléments, source de colère, relèvent de leur responsabilité. Pour sa part, la Chambre de commerce et d'industrie de la wilaya de Béjaïa en a pris toute la mesure en s'insurgeant contre les grèves cycliques, dont les manifestants prennent en otage la voie publique.