Alors que les partenaires de l'Algérie ont fini par s'adapter à la législation locale, le FMI continue de prêcher un retour en arrière. Les mesures du gouvernement pour encadrer l'investissement étranger en Algérie sont diversement appréciées. Le Fonds monétaire international a aussi son avis sur la question. Suite à la visite d'une délégation de l'institution à Alger, l'année dernière, un rapport a été établi dans lequel des remarques ont été apportées à propos du régime d'investissement. Les administrateurs ont noté que la nouvelle réglementation pour les projets d'IDE pourrait dissuader les investisseurs étrangers à ouvrir des filiales en Algérie. Cette hésitation pourrait avoir des effets sur l'emploi et sur le transfert de technologie. Les administrateurs du FMI viennent d'achever la rédaction d'un rapport ayant fait suite à leur visite de l'année dernière. Dans ce rapport, le FMI exprime des craintes qui ne sont pas partagées par le gouvernement. Le ministre des Finances a toujours opposé à ces remarques, le fait que le pays est souverain dans ses décisions, ajoutant que d'autres nations ont été précurseurs dans ce genre d'initiatives. Le fait que le gouvernement exige que 51% du capital des sociétés soit détenu par les nationaux, est perçu par certains comme une entrave à l'investissement. Les partenaires de l'Algérie disent que cela ne devrait pas être trop contraignant. C'est le cas pour les représentants du Bureau du commerce des Etats-Unis et des patrons français. La pression du FMI n'a donc pas lieu d'être. Allemands, Italiens, Espagnols et Chinois continuent de consolider leur présence en Algérie. Même les investisseurs de pays arabes n'ont pas hésité à se lancer dans des projets de production de véhicules. C'est loin d'être le grand rush, mais la législation n'est pas le seul élément à être mis en cause dans ce contexte. La crise financière et économique mondiale a partout ralenti le flux des investissements. Cette donne exacerbe encore davantage la concurrence entre les pays pour attirer les capitaux étrangers. Ce n'est pas le cas de l'Algérie qui compte au contraire sur les entreprises pour faire appel aux capitaux qui sont en train d'être thésaurisés dans les banques. Avec un plan d'investissement de 150 milliards de dollars auquel s'ajoutent les montants non consommés au titre des plans précédents, il y a toutes les chances pour que l'investissement dépasse 200 milliards de dollars. Si l'Algérie attire 2 milliards de dollars par an en investissement étranger, cela ne peut pas être d'un poids considérable en comparaison des disponibilités locales. Le FMI admet que l'Algérie a connu plusieurs années de forte performance économique tirée par les dépenses publiques. Le gouvernement a aussi accumulé d'importantes économies dans le fonds de stabilisation des recettes permettant de financer le programme d'investissements publics. Dans le même temps, il y a eu la réduction de la dette extérieure à des niveaux très bas. Le FMI remarque que la chute de la demande mondiale d'hydrocarbures a néanmoins mis en lumière la vulnérabilité de l'Algérie. L'économie reste trop dépendante des exportations d'hydrocarbures. Pour ce qui est du chômage qui connaît une baisse, il demeure encore relativement élevé. Pour faire face à ces défis, le FMI souligne la nécessité d'accélérer les réformes structurelles visant à diversifier l'économie. Il s'agit aussi d'adopter une économie compétitive et ouverte sur l'extérieur et qui encourage le secteur privé. L'Algérie a tout de même mis à profit la hausse des prix du pétrole lors des années précédentes. Les réserves officielles ont augmenté de 3 milliards de dollars depuis la fin de 2008, atteignant 146 milliards de dollars à fin septembre 2009, ce qui permet d'engranger l'équivalent de 3 ans d'importations. Selon le FMI, les perspectives demeurent favorables à court terme, mais des craintes sont exprimées à moyen terme pour les futurs niveaux de prix du pétrole. La croissance continuera d'être soutenue à court terme par la dépense publique importante et l'accélération du programme d'investissement de la compagnie nationale des hydrocarbures. L'alternative est toute tracée. Les perspectives à moyen terme reposent sur des actions décisives visant à promouvoir le développement du secteur privé et la diversification économique car les dépenses publiques ne suffisent pas à assurer la croissance à long terme, selon le FMI. L'institution considère aussi que les réformes structurelles ont été timides et que le climat des affaires a besoin d'être amélioré. Le FMI a bien accueilli l'initiative des autorités d'accroître la capacité de prêt du système bancaire et l'efficacité des dépenses publiques, notamment en augmentant le capital minimum obligatoire pour les banques. La lenteur des négociations commerciales régionales et multilatérales pourrait entraver les efforts de l'Algérie à assurer une croissance durable, selon le FMI. Les administrateurs estiment que l'interdiction des prêts à la consommation est un obstacle pour le développement du secteur financier.