Citée en exemple des décennies durant, Sétif n'est plus cette ville travailleuse, belle et propre. Par la «volonté» de mains invisibles, l'antique Sitifis est dans l'obligation d'observer un «temps mort». Pour l'illustration, le réseau routier qui n'est pas concerné par le tracé du tramway, se trouve dans une situation catastrophique. Devant mettre à profit la saison estivale pour au moins colmater les brèches, la municipalité n'a rien fait. Mal installés et ne faisant l'objet d'aucun entretien, les avaloirs «troués» sont les autres bêtes noires des usagers de la route d'une agglomération où les aires de stationnement se rétrécissent comme une peau de chagrin. La question du parking à étages ne figure pas dans la feuille de route des locataires de l'hôtel de ville. Pour se dédouaner et trouver un responsable à ce marasme, ces derniers ne trouvent aucune difficulté à financer les «diners, tournois et récurrents hommages» vont une nouvelle fois, brandir l'alibi des «procédures administratives». Lesquelles ne touchent bizarrement que le cadre de vie de la population. Portant une grave atteinte à l'environnement d'une cité asphyxiée, les ordures ménagères s'amoncellent ici et là, et ce, de jour comme de nuit. Pour des travailleurs, au parfum des «dessous» du parc communal où la panne des camions de ramassage, n'est pas fortuite. Censés assurer un service de 8 heures, les agents de nettoiement zappent de nombreux quartiers qui sont submergés par diverses immondices. L'éclairage public est défaillant dans de nombreux endroits. Le perpétuel changement de pylônes éclectiques par d'autres intrigue tout comme, l'incessant remplacement des bancs publics. Hormis une partie des espaces verts qu'on bichonne, les autres squares sont abandonnés à un pitoyable sort. La question n'est apparemment pas la priorité des élus de la ville où la consommation des crédits demeure en deçà des attentes du contribuable qui ne comprend toujours pas le peu d'empressement de la municipalité. Celle-ci ne fait rien pour améliorer les conditions de scolarisation de centaines de potaches de 9 neuf écoles lézardées. Ayant formé de nombreuses générations de lettrées (les filles s'entend), l'école des frères Berchi, formant un seul bloc avec l'école Amardjia Abbes (ex-école laique) attend une utopique rénovation. Faute d'une réhabilitation, l'espace est malheureusement transformé en magasin d'outils des agents de nettoiement. DES AMENAGEMENTS À LA TRAINE Annoncé en grandes pompes, l'aménagement de la forêt récréative de Chouf lekdad tombe dans les oubliettes au grand dam des centaines de sportifs, obligés d'effectuer un footing ou de disputer des parties de football sur un site «hors normes». Attendue dans un premier temps pour le 5 juillet dernier puis pour le 1er Novembre, coïncidant avec le 61e anniversaire du déclenchement de notre glorieuse révolution, la réouverture du mythique stade communal Mohamed Guessab est, une nouvelle fois, renvoyée aux calendes grecques. Tout comme les terrains de proximité qui font jaser leurs usagers: «En plus des travaux qui n'en finissent plus, la commune qui ne compte pas les milliards octroyés à un club professionnel, oblige des jeunes sans moyens à payer pour pouvoir disputer un match de foot ball dans une structure dite de proximité. Mieux encore, il n'est pas du tout évident de bénéficier d'un créneau horaire dans ces espaces» tonnent des jeunes férus du ballon rond. On ne peut passer sous silence la décrépitude du parc d'attraction fréquentée, hiver comme été, par des milliers de visiteurs. Implantée à la place d'une caserne militaire où des milliers de citoyens de Bordj Bou-Arreridj à Bir El-Arch et de Kherrata à Ain Azel ont été torturés à mort lors des douloureux événements du 8 mai 1945, l'infrastructure située au cœur de la cité est en mesure de devenir une importante source financière pour la commune. Mais celle-ci ne fait pas l'effort pour redorer le blason d'un espace devant cohabiter avec le gigantesque Park Mall dont l'ouverture est annoncée pour décembre prochain. La commune de Sétif qui a projeté de réaliser l'observatoire du 8 mai 1945 et dont la première pierre a été posée par le Président de la République en mai 2012, affiche un autre silence radio accentuant ainsi la déprime d'une ville mise en veilleuse...