Malgré toutes les mesures et toutes les dispositions prises par la direction de la santé de la wilaya de Ghardaïa, le paludisme, cette maladie que l'on dit en phase de pré-élimination dans notre pays, menace à nouveau avec l'apparition de plusieurs cas dans nombre de communes de la wilaya de Ghardaïa. Selon le Dr Mehiri Erraï Amel, chef de service prévention au niveau de la direction de la santé et de la population de la wilaya de Ghardaïa, pas moins de 45 cas ont été détectés depuis le mois de janvier à ce jour. Elle déclare que la majorité des cas sont «importés» et qu'ils ont été pris en charge et traités au niveau des diverses structures hospitalières de la wilaya de Ghardaïa. Ce qui, en revanche, pose problème, ce sont deux cas récemment décelés, tous deux au niveau de la commune de Hassi Lefhel, à 150 km au sud du chef-lieu de wilaya. Il s'agit d'une femme autochtone et d'un citoyen résident, originaire de la wilaya de Tamanrasset. Cela a tout de suite mis en branle les services sanitaires et surtout l'ouverture d'une enquête épidémiologique et entomologique pour déterminer les réservoirs et les vecteurs du paludisme ainsi que l'origine et la chaîne de transmission de cette maladie à travers la création d'une équipe composée de médecins et techniciens de la santé, spécialisés dans les maladies dites tropicales. Les premières actions ont déjà été mises en œuvre. Elles consistent en un vaste dépistage actif et une large prospection dans les zones à risque, notamment au niveau des régions où vivent un nombre important de citoyens subsahariens, considérés comme des personnes à risque potentiel. Parallèlement, et alors qu'une large opération de désinsectisation par aspersion de la deltaméthrine est en préparation, la recherche de gîtes de larves de moustiques anophèles femelles, vecteurs de cette maladie, a été lancée. Par ailleurs et conformément à la règle prudentielle en pareil cas, l'ensemble des médecins de la wilaya de Ghardaïa ont été instruits, par les autorités sanitaires, de redoubler de vigilance et pratiquer systématiquement le dépistage, en utilisant la technique dite de goutte épaisse pour la recherche du paludisme directement dans le sang, sur tout malade présentant les symptômes de cette maladie, notamment une fièvre subite et inexpliquée. «Les décharges sauvages, notamment sur la voie publique, foyers de viviers d'insectes vecteurs de la maladie, en particulier les moustiques, les chiens errants, sont l'une des causes principales de l'apparition de cette maladie. Les citoyens se doivent de veiller à la propreté de leur environnement. Le manque de civisme de certains de nos citoyens doit être dénoncé et les collectivités locales doivent redoubler d'efforts pour maintenir un état de propreté constant dans nos quartiers, villes et villages. C'est déjà un minimum pour se protéger et protéger notre population de cette endémie qui menace toujours.» A titre de rappel, en 2013 le paludisme avait causé le décès d'une personne de 60 ans dans la commune d'El Atteuf et 3 autres dans celle de Dhaïa Ben Dahoua.