Les commerçants occupent avec leurs marchandises des espaces réservés aux piétons. Des commerçants, encouragés par le laxisme des pouvoirs publics, entreposent leur marchandise sur les trottoirs. Le phénomène concerne également les particuliers qui transforment la partie de la chaussée réservée aux piétons à leur convenance. Ils y construisent des surélévations grotesques ou des inclinaisons dangereuses et érigent même des haies grillagées. L'entreposage des marchandises sur les trottoirs est devenu un réflexe. Rares sont les commerces qui ne débordent pas sur les trottoirs. Une situation qui frise l'intolérable quand, en plus d'exposer la santé du citoyen aux maladies, influe sur son comportement individuel. Les piétons ne trouvant pas où marcher se rabattent sur la chaussée et mettent leur vie en danger. Sur les trottoirs, les commerçants entreposent toutes sortes de marchandises, y compris des produits alimentaires périssables, tels que le lait, l'eau minérale et le pain. Les services d'hygiène, qui dépendent des APC, ne font pas leur travail. A Baraki, une commune de 80 000 habitants, seule une poignée de contrôleurs assure son travail. En empruntant l'artère principale du chef-lieu, on constate qu'aucun commerce ne fait exception. Le constat est ahurissant, car la plupart des magasins sont presque vides à l'intérieur. Un vendeur de meubles occupe les trois quarts du trottoir, ne laissant aux piétons qu'un petit passage d'à peine 50 cm. Sur cet accotement sont entreposées des chaises, des commodes et mêmes des chambres à coucher. A l'intérieur du magasin, hormis quelques tringles et des tabourets, rien d'autre n'est exposé. Chaque matin, le gérant du commerce met ses meubles sur le trottoir. C'est un travail harassant, mais obligatoire, selon le commerçant. «Si je n'installe pas les meubles sur le trottoir, je ne vends pas. D'autant plus que tous les commerçants font de même», confie-t-il. A Bordj El Bahri, ce ne sont pas uniquement les trottoirs qui sont squattés. Les marchandises, dont le lait, sont déposées carrément sur la chaussée. «Ce sont les services de l'APC qui m'ont autorisé. Je dois fournir du lait en sachet à longueur de journée, en contrepartie je peux entreposer les cageots de lait sur le trottoir», assure le commerçant qui, tout compte fait, n'occupe pas seulement le trottoir, mais une bonne partie de la chaussée. Un produit alimentaire aussi périssable que le lait se vend dans des conditions d'hygiène très loin de répondre aux normes. «Si l'APC a autorisé le commerçant à exposer du lait sur le trottoir, c'est que les responsables locaux ne se soucient aucunement de la santé des administrés», déplore un habitant de la commune. «Où sont les contrôleurs de l'APC pour mettre un terme à cette anarchie, car il y va de notre santé et de celle de nos enfants», poursuit-il. Il est du devoir des pouvoirs publics de veiller au respect des règles d'hygiène pour préserver la santé des citoyens.