Le Front national, comme de coutume, n'a pas résisté à la tentation d'instrumentaliser les tragiques événements dont Paris vient d'être le théâtre, d'autant que les élections régionales approchent. Les attaques terroristes à Paris, vendredi, ne risquent-elles pas de compromettre le vivre-ensemble en France ? Comment rassembler tous les Français, toutes confessions et origines confondues ? Comment ne pas aller vers la haine de l'autre, la stigmatisation ? Comment les musulmans peuvent-ils prendre leur part dans cette guerre contre le fanatisme islamiste ? Des voix s'élèvent pour appeler à la vigilance contre les amalgames. D'autres voix, à droite et surtout à l'extrême droite, n'hésitent pas à pointer du doigt les musulmans. Le Front national, comme de coutume, n'a pas résisté à la tentation d'instrumentaliser les tragiques événements dont Paris vient d'être le théâtre, d'autant que les élections régionales approchent. Les responsables de onze mosquées marseillaises ont appelé hier «les Français à ne pas se laisser tenter» par les «amalgames» et les «représailles», après les attentats de Paris qui ont fait au moins 129 morts. Amalgames «Notre collectif appelle l'ensemble des Français à ne pas se laisser tenter par le cycle infernal des amalgames et des représailles, qui serait la meilleure façon de cautionner les actions criminelles des assassins», ont déclaré dans un communiqué commun les responsables de ces mosquées, rassemblés devant une salle de prière du 2e arrondissement. «La peur qui a embrasé les rues de Paris ne doit pas nous diviser. Elle doit se transformer en un formidable mouvement de solidarité nationale», a lu Amar Messikh, président de la mosquée des Cèdres (13e arrondissement). «L'épreuve qui vient, encore, de frapper la France nous incite à nous tenir aux côtés de l'Etat dans sa lutte contre les extrémismes et le terrorisme international», ont ajouté les responsables de ces mosquées dans leur texte, apportant «un vibrant témoignage de solidarité et de compassion en direction de toutes les victimes parisiennes». Amir Tazir, président de la mosquée de la Porte d'Aix, un quartier populaire entre le Vieux-Port et la place de la Joliette, qui accueillait les signataires de cet appel, a tenu à préciser que les terroristes «sont des gens qui n'ont pas de religion» et que les musulmans sont dans le monde les «premières victimes de ces attentats». «Beaucoup de proclamations sont écrites et proférées. Les communiqués abondent et il ne s'agit pas d'en rajouter. Mais il faut simplement s'assurer d'une chose et le clamer haut et fort : c'est que face à la terreur, nous ne devons jamais abdiquer. C'est une déclaration de résistance et d'insoumission que nous opposons aux terroristes assassins», clame, pour sa part, Ghaleb Bencheikh. L'écrivain, essayiste et animateur de l'émission «Islam» sur France 2, réaffirme la nécessité pour les musulmans dans leur ensemble qu'«une refondation de la pensée théologique, combinée à une saine éducation fondée sur l'amour et la bonté, permettra assurément d'immuniser les jeunes générations des germes du fanatisme et de les prémunir du danger du radicalisme».