Faisant du devoir de mémoire une maxime, l'écrivain Omar Mokhtar Chaalal invite le lecteur à parcourir l'une des plus belles parties de l'histoire de l'Entente sportive sétifienne. De prime abord, il permet aux lecteurs de faire connaissance avec l'authentique acte de naissance de l'institution. Celle-ci n'a vu le jour qu'après l'aval de l'Armée de libération nationale (ALN), le compagnon de Kateb Yacine et Abdelhamid Benzine devait, une fois de plus, emprunter des chemins escarpés avec des faits avérés, des témoignages vivants et des recoupements exacts. L'Entente au Cœur - 1958/1988 : un trentenaire historique rend hommage à Si Abdelkader Chekroune, Si Brahim Dekkoumi et Si Lakhdar Laïb dit Lakhdar le «Gros», les principaux fondateurs de l'Entente. Omar Chaalal nous amène vers la ferme Rahmani de Lafrikate où deux officiers de l'ALN (Mohamed Kerouani et Mohamed Cherif Kharchi) donnent le quitus de la Révolution. L'auteur nous apprend, par ailleurs, que l'agrément du Front a été délivré par Si Mohamed Cherif Kharchi chez Si Layachi Chougui, une grande figure du Mouvement national. Tout au long de ce chapitre, d'un ouvrage de 200 pages, l'auteur rend quelque part justice à des seigneurs tels Ali Benaouda dit Layass, à l'origine de la dénomination de l'ESS. Omar Chaalal revient par la suite sur l'incommensurable rôle joué par le premier coach du club, Ali Layass, ayant formé en 1958 le premier onze ententiste constitué d'anciens joueurs de l'USFMS et SAS : Benmahmoud, Oucissa, Zellagui et beaucoup d'autres serviteurs de l'Entente. En accaparant l'attention du lecteur, Chaalal n'oublie pas d'une part les joueurs martyrs (Farouk Belkheir, Hocine Hachemi dit Charlie et Abdelhamid Boukhrissa) et l'empreinte du duo Kermali-Aribi, les exploits et les paradoxes d'un club de Division 2 qui gagne en 1988 une Coupe d'Afrique des clubs champions. Le contenu d'un instructif ouvrage agrémenté par bon nombre d'inédits mérite non seulement la citation mais aussi un coup d'œil.