Trois institutions internationales ont dénoncé, vendredi à Genève, les nouvelles restrictions aux frontières ces derniers jours entre la Grèce et les Balkans à l'origine d'une situation de plus en plus «intenable» pour les migrants. Dans une déclaration commune, le Haut commissariat de l'ONU aux réfugiés (HCR), le Fonds de l'ONU pour l'enfance (Unicef) et l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), ont critiqué une sélection par nationalité, appelant à ne pas fragmenter les routes des migrants par la multiplication des postes-frontières. «C'est en train de devenir de plus en plus intenable (...) sans tenir compte de la chute des températures et du risque pour les enfants et pour ceux qui ont des besoins spécifiques», ont-elles souligné. Le HCR, l'Unicef et l'OIM se sont dit préoccupés par le manque de places d'hébergement le long de la route des migrants, faisant part de leurs inquiétudes pour ceux qui se retrouvent bloqués à divers postes-frontières avec des conditions de plus en plus chaotiques. Elles fournissent une aide aux gouvernements concernés et distribuent des couvertures, des vêtements aux réfugiés et migrants qui ont traversé la Méditerranée pour se rendre en Europe du Nord, en majorité via la Grèce. De lundi à jeudi, quelque 13 400 personnes sont arrivées en Grèce par la mer. En moyenne, elles sont plus de 4000 par jour pour le mois de novembre, contre 6000 en octobre. Au total, quelque 3500 migrants sont décédés depuis janvier dans leur périple à travers la Méditerranée pour rejoindre l'Europe, selon des chiffres officiels. L'OIM a par ailleurs pu constater un manque de coordination entre Etats sur la question de la nationalité des migrants. Ces mesures poussent les migrants à chercher d'autres routes d'accès qui inquiètent l'OIM. Des violations des droits de l'homme ont été constatées en Bulgarie et le passage par l'Albanie coûte «beaucoup plus cher», a souligné le porte-parole de l'OIM, Joel Millman. Parmi les migrants, les enfants, en particulier ceux qui ne sont pas accompagnés, les «plus vulnérables», doivent disposer de zones adaptées dans les centres de réception, souligne l'Unicef.