«La transmission des savoirs technique et esthétique et la confection des bijoux targuis est un noble métier artisanal. C'est le savoir-faire millénaire des Inaden (Mâalim)», explique avec fierté Nouh Azaoui, notre génial maâlem. Assis à même le sol dans sa boutique, entouré de ses précieux outils — un marteau, une massue, une petite enclume enfoncée dans le sol, des tenailles et un chalumeau alimenté par une bonbonne de gaz pour chauffer et forger le fer — Nouh Azaoui, ce talentueux artisan forgeron à l'incroyable dextérité, nous a confié que «la confection des bijoux targuis est une tradition séculaire bien gardée par les maâlim, c'est notre fierté à nous en particulier, ainsi qu'à toute l'Algérie». Et de préciser : «On confectionne des bijoux targuis tels que tissghine (bagues), tizabatine (boucles d'oreilles), tihoukaouine (bracelets), khomeïssa (collier), tinalkamine (bijou d'argent de forme triangulaire), tijibawin (bijou d'argent de forme demi-circulaire que les femmes targuies mettent sur leur coiffure), mais aussi takoba (épée).» Il cite également ihebjène, qui est une parure de bracelets, gattara (parure de colliers) ainsi que l'assarou wan afer. Nouh Azaoui fait remarquer que des femmes artisanes (tinaden) confectionnent aussi des produits d'artisanat en cuir, tels que ighatimen ou temba (sandales), timetredjin ou akhraytabèn (porte-clefs), tamenalt (ceinture que les hommes mettent à leur pantalon), akerbaï et aussi abelbor, tasghalt, tiraouet et teghalaft. Le problème majeur soulevé par notre interlocuteur est la mise en sur le marché de leurs produits caractérisés, faut-il le signaler, par une splendeur sans égale. Une préoccupation qui mérite de faire l'objet de rencontres et surtout d'ateliers de travail en vue d'apporter une solution idoine à cet épineux problème. Rappelons que 4500 artisans sont inscrits à la Chambre de l'artisanat et des métiers (CAM) de la wilaya d'Illizi depuis sa création, dont plus de 2500 dans le domaine de l'artisanat traditionnel et d'art. Aussi, le secteur de l'artisanat dispose de trois maisons de l'artisanat à Bordj Omar Driss, Djanet et Illizi ainsi que d'un centre d'artisanat traditionnel au chef-lieu de la wilaya, renfermant une douzaine de locaux commerciaux, visant à promouvoir la commercialisation du produit artisanal, a fait savoir Abdelhafidh Ghouila, directeur de la CAM d'Illizi.