Le ratio de richesse tel que défini par l'étude du PNUD pour la pauvreté en Algérie en 2001, mesurant le dynamisme économique des communes par le niveau de leurs recettes fiscales, souligne que la précarité a été accentuée pour 40 communes sur les 47 que compte la wilaya. Le niveau de ce ratio écarte les communes de toute possibilité d'autodéveloppement (ratio n'atteignant pas 500 DA/habitant/an), et affichant en même temps un taux élevé de chômage. La précarité, sévissant à grande échelle avec son corollaire de pauvreté et d'exclusion, s'était auto-entretenue à défaut d'une politique équitable en matière de crédit. Politique de crédit discriminatoire qui a systématiquement inhibé les initiatives des jeunes, notamment celles qui entrent dans le cadre de l'Ansej. Le dispositif de l'Ansej, considéré à juste titre comme instrument permettant aux chômeurs d'accéder au statut de promoteur, demeure sans impact sur les jeunes de cette wilaya.Le point de situation sur le financement des projets de l'Ansej depuis 1998, date de mise en œuvre du dispositif jusqu'au 20 septembre 2006, révèle le statut d'exclu du jeune de la wilaya de M'sila du bénéfice du dispositif par le fait que sur 8500 dossiers éligibles au financement, 985 projets ont été financés, soit 11,5% des demandes de financement acceptées. Pour les 985 projets financés, 694 l'ont été par la BADR, soit 69% depuis 1998 à ce jour. Il reste 291 projets qui ont, durant la même période, été financés par les banques CPA, BNA, BEA, BDL dans des différentes proportions. Cette faible proportion dans l'octroi du crédit par ces banques réunies, réside dans le fait que leur comité de crédit n'existe qu'au niveau des banques régionales qui se trouvent toutes à Sétif, contrairement à la BADR qui dispose d'un comité de crédit à M'sila. Situées à Sétif, ces banques ne peuvent qu'être déconnectées de la réalité insoutenable des jeunes chômeurs de cette wilaya. Le caractère discriminatoire dans l'octroi du crédit s'en trouve être vérifié par le fait que le nombre des projets financés par les banques régionales au niveau de Sétif dépasse largement celui accordé aux jeunes de la wilaya de M'sila pour la période allant de 1998 au 20 septembre 2006. En effet, pour 7400 projets éligibles au niveau de la wilaya de Sétif, 1204 projets ont été financés alors que pour la wilaya de M'sila pour 8500 projets éligibles, seuls 985 ont été financés, dont 694 par la BADR de M'sila. En outre, il y a la volonté délibérée de ces banques régionales notamment le CPA à pratiquer la discrimination entre les agences, en octroyant la délégation de crédit à ses agences situées à Sétif mais pas aux agences de la wilaya de M'sila en les maintenant en de simples boîtes d'enregistrement. Par ailleurs, tout un chacun s'interroge sur le refus du CPA régional de Sétif d'octroyer un crédit pour un coiffeur et accorde facilement pour un jeune chômeur de M'sila le bénéfice de crédit pour l'achat d'engins de travaux publics, où l'apport personnel est évalué à plus de 1 400 000 DA ?