«Il faut faire à la SNVI ce que l'Etat français à fait pour Renaud il y a 30 ans», suggère Ihsane El Kadi, directeur du site Maghreb Emergent. En effet, en dépit des retards enregistrés pour la consommation des anciens crédits, la SNVI a tout de même bénéficié, en février dernier, de plus de 91 milliards de dinars et cela de l'argent public. Une décision que le spécialiste n'approuve pas. «Il faut apporter l'argent privé et non pas public», soutient-il. Pour lui, la solution au problème de la SNVI, dont les travailleurs sont en grève et ont manifesté cette semaine, serait dans «l'ouverture du capital et le changement de management. Il faut que ce dernier soit dépendant des actionnaires et non pas de l'Etat et de la politique, sinon il ne peut pas être performant». Le spécialiste fait d'ailleurs le rapprochement avec le cas Saidal. «Saidal était géré par un manager reconnu, cependant cela n'a pas empêché les interférences politiques, et la SNVI est pratiquement dans le même cas». Pour Bachir Hakem, membre du CLA, «il faut savoir que la SNVI souffre d'un problème de gestion et de compétences. De plus, nous savons tous que les sociétés nationales sont mal gérées ou sont poussées à faire faillite. Donc, qu'elles soient renflouées ou non, elles seront condamnées à être bradées au dinar symbolique ; donc rien n'est innocent aussi bien dans la gestion qu'en renflouant les caisses». Ce dernier poursuit : «Je suis d'accord avec le fait que la SNVI soit renflouée avec l'argent public, seulement si elle est mieux gérée». Pour arranger la situation, Bachir Hakem propose : «Il faut sauver ces sociétés publiques en faisant appel à des personnes, qu'elles soient étrangères ou non, pour les gérer avec un projet à durée déterminée. Cependant, ces sociétés doivent rester nationales». De son côté, Smaïn Kouadria, membre du conseil exécutif national de l'UGTA et député du Parti des travailleurs ne partage pas leur avis. Il affirme : «Il ne faut pas que l'Etat se désengage, il doit continuer à accompagner la SNVI car elle lui apporte de nombreux avantages, notamment la création de nouveaux postes d'emploi». Par ailleurs, le député explique : «Ce n'est pas une donation, mais un crédit remboursable. Les banques algériennes accompagnent le secteur privé, donc pourquoi pas la SNVI ?» s'interroge-t-il. «Ce crédit est utilisé afin de développer de nouveaux outils et dans l'installation des mises à niveau technologiques et cela est bénéfique pour l'industrie algérienne, c'est pour cela qu'il faut continuer à soutenir la SNVI», conclut-il.