Le Groupe des 19 s'est réuni hier à Alger pour évaluer deux événements : la lettre de l'ex-patron du DRS et le coup de force opéré par le FLN et le RND à l'APN lors du vote de la loi de finances 2016. Le Groupe répond aux propos haineux du secrétaire général du FLN à l'égard de Louisa Hanoune et animera aujourd'hui une conférence de presse. La lettre du général Toufik, ex-patron du DRS, et le «coup de force» opéré au sein de l'APN pour faire passer la loi de finances 2016 «démontrent l'extrême gravité» dans laquelle se trouve le pays, estiment les membres du Groupe des 19, et les laissent «déterminés» à demander audience au président de la République qui, selon eux, ignore ce qui se passe autour de lui. Réunis hier au siège du Parti des travailleurs, les personnalités composant le G19 ont discuté durant des heures de l'actualité de cette semaine, marquée d'abord par ce qu'ils qualifient de «coup de force» au sein de l'APN, lors du vote de la loi de finances 2016, mais également par la lettre de l'ex-patron du DRS, le général Toufik, à propos de l'affaire de son subordonné, le général Hassan. «Nous avons fait le point et le constat nous incite encore plus à demander audience au Président, en raison du coup d'Etat opéré par le président FLN de la commission des finances de l'APN au profit d'une oligarchie et un pouvoir parallèle dont on commence à avoir un visage. Nous sommes certains que le président de la République ne peut accepter que ses prérogatives soient violées ou que ses pouvoirs soient confisqués, comme cela a été fait à travers le contenu de la loi de finances 2016», déclare un des membres du Groupe des 19. L'autre événement abordé lors de cette réunion, est celui lié à la lettre du général Mediène dit Toufik, ex-patron du DRS, rendue publique dès vendredi soir par les médias. «Nous pensions que seules les institutions civiles étaient bloquées par ces violations, mais le général Toufik nous apprend que toutes les voies réglementaires qu'il a utilisées pour défendre le général Hassan n'ont mené à rien. Des cadres de l'institution militaire des plus intègres sont non seulement poursuivis mais aussi condamnés à des peines de prison alors qu'ils n'ont fait que leur travail pour préserver le pays. Dans les rangs de l'armée, il y a aussi, tout comme dans le civil, des cadres qui souffrent d'injustices. Jamais le Président n'aurait permis que des cadres de l'armée soient traînés en justice ou mis en prison. Raison pour laquelle nous voulons lui parler et lui dire que la maison Algérie est en train de brûler. Une situation aggravée par les déclarations haineuses, racistes et misogynes du secrétaire général du FLN à l'égard de Louisa Hanoune, secrétaire générale du PT. Jamais dans l'histoire de l'Algérie nous n'avions vu autant d'ignominie sortir de la bouche d'un responsable politique algérien. Nous pensons plus que jamais que le Président, seul ministre de la Défense nationale, doit être mis au courant parce qu'il n'aurait pas permis autant de dérives. Nous voulons le voir pour qu'il sache comment les officiers de l'Anp, parmi les plus fervents patriotes, sont traités, et comment la loi a été adoptée avec violence dans le seul but de le priver de ses pouvoirs», affirment nos interlocuteurs, qui précisent qu'un communiqué sur la réponse du G19 aux déclarations «haineuses» du secrétaire général du FLN sera rendu public en soirée (hier, ndlr), alors qu'une conférence de presse sera animée aujourd'hui au siège du PT, à Alger.