Pour une prise en charge efficace, la direction des pompes funèbres intégrera une quinzaine de cimetières dans son champ de compétence. En attendant que la gestion des cimetières qui dépendent des APC soit transférée à la direction des pompes funèbres, ces lieux de sépulture sont livrés à la dégradation et aux actes de vandalisme. Les APC ont démontré leur incapacité à gérer les cimetières. Hormis le gardiennage, qui est assuré par des agents dépendant des municipalités, ces dernières n'interviennent presque pas dans les cimetières. L'absence d'entretien et la dégradation ont atteint des seuils préoccupants, d'où l'urgence d'une prise en charge par les pouvoirs publics, devant leur redonner un semblant de sacralité. Ce faisant, une quinzaine de cimetières gérés jusqu'ici par les APC, vont être transférés aux pompes funèbres en vue de leur assurer une prise en charge efficace. Les responsables des APC étant occupés ici-bas à satisfaire leurs propres intérêts, les cimetières et les lieux de sépulture sont devenus le cadet de leurs soucis. A la cité Faïzi, dans la commune de Bordj El Kiffan, un cimetière se trouvant sur les rives d'un oued hautement pollué est livré à la dégradation. Pris en tenaille entre un bidonville tentaculaire et un cours d'eau insalubre, le cimetière est en proie à la décrépitude. Les tombes qui se trouvent sur les berges escarpées du ruisseau sont inlassablement érodées par les eaux impures. Les occupants d'un bidonville mitoyen avec le cimetière jettent leurs déchets aux abords du ru. Ces déchets sont acheminés par le courant jusque dans les premiers carrés du cimetière. Les riverains affirment que l'APC n'a engagé aucune opération de désherbage ou d'entretien dans ce lieu de sépulture, ce sont les habitants qui, de temps à autre, accomplissent les travaux de ravalement et de désherbage. Au cimetière d'El Kettar, ce sont les herbes folles et les détritus en tous genres qui enlaidissent les carrés du cimetière, conférant à l'endroit des allures de décharge publique. Les herbes sont tellement hautes et touffues qu'il devient impossible de voir les tombes. Dans certaines parties du cimetière, des canettes de bière, des bouteilles en plastique et des ordures jonchent les allées. Des tombes perchées sur des pentes abruptes se fissurent sous l'effet des glissements du sol. Des riverains disent que le cimetière est devenu un lieu fréquenté par les délinquants et les malfrats. La décision de transférer des cimetières gérés par les APC à la direction des pompes funèbres permettra de redonner aux cimetières le respect et la sacralité qu'ils méritent. Il ne suffit pas de mettre des gardiens dans les cimetières pour prétendre qu'ils sont efficacement gérés. Le travail d'entretien doit être effectué continuellement afin de maintenir un état de propreté permanent. Les défunts ont un droit sacré sur les vivants. Celui du respect. Quant aux cimetières chrétiens de la capitale, ils sont en majorité profanés. Les marginaux et les dealers en ont fait des lieux de débauche. Les pouvoirs publics avaient, dans un passé récent, pris la décision de rassembler tous les cimetières chrétiens de la capitale en un seul. Cette décision tarde cependant à être appliquée. Qu'attendent les pouvoirs publics ?