«Les amendements proposés constituent un pas important dans la bonne direction, mais ne devraient en aucun cas se substituer à des reformes globales pour prévenir, pénaliser et éliminer la violence sexuelle et celle liée au genre en Algérie», annonce Amnesty International. Une avancée, mais…» Des associations de défense des droits des femmes, Amnesty International et des militantes féministes ont salué l'adoption, jeudi dernier au Conseil de la nation, de la loi portant amendements du code pénal en vue de renforcer la protection des femmes contre certaines formes de violence. «Ces amendements annoncés par le gouvernement algérien en juin 2014 et votés par l'Assemblée populaire nationale le 5 mars 2015 contiennent des avancées», affirme Amnesty International dans un communiqué, rendu public hier. L'organisation émet, cependant, des réserves sur certaines «clauses problématiques qui accroissent la vulnérabilité des victimes de vol ou de violences conjugales». «Les amendements proposés constituent un pas important dans la bonne direction, mais ne devraient en aucun cas se substituer à des reformes globales pour prévenir, pénaliser et éliminer la violence sexuelle et celle liée au genre en Algérie», précise Amnesty International, qui demande aux autorités algériennes «d'adopter incessamment une loi globale pour lutter contre la violence liée au genre en collaboration étroite avec les victimes et les organisations algériennes de défense des droits des femmes». «Ces organisations peuvent apporter leur expérience et leur expertise précieuses dans la lutte contre la violence liée au genre, de garantir que les lois, politiques et pratiques répondent suffisamment à toutes les formes de violence sexuelle, d'adopter des mesures permettant de poursuivre effectivement les auteurs de viol et d'autres formes de violence sexuelle et de renforcer l'accès des victimes de violence sexuelle à la justice ainsi qu'aux services de santé et de soutien», ajoute la même source. L'association Tarwa n'Fadhma n'Soumer «prend acte également de l'adoption de la loi contre les violences faites aux femmes». «Malgré toutes ces avancées, nous estimons que cette loi doit encore être enrichie et élargie (…). Nous relevons aujourd'hui l'urgence d'enrichir cette loi, de pénaliser la discrimination de genre et toute forme de harcèlement et de les considérer comme des crimes sexistes», précise cette association dans un communiqué. Le combat, selon Soumia Salhi, représentante de l'Association pour l'émancipation des femmes, «est encore long». «Il se mènera dans la société, sur le terrain, pour faire reculer encore plus les mentalités patriarcales et les préjugés sexistes. Il y a aussi le combat pour abroger le code de la famille, pour l'égalité lors du mariage et du divorce (…)», souligne-t-elle.