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Plaidoyer pour unifier les points de vue des représentants africains Ouverture à Oran du séminaire de haut niveau sur la paix et la sécurité en Afrique
Le troisième séminaire de haut niveau sur la paix et la sécurité en Afrique s'est ouvert hier à Oran (salle des chefs d'Etat du Méridien) en présence de ministres africains des Affaires étrangères, de représentants d'instances relevant de l'Union africaine et de l'ONU ainsi que de diplomates de pays hors Afrique. La troisième édition de ce rendez-vous annuel est organisée sous le thème «Assister les membres africains entrant au Conseil de sécurité de l'ONU à se préparer à l'examen des questions de paix et de sécurité sur le continent». Dans son discours d'ouverture, Ramtane Lamamra, ministre algérien des Affaires étrangères, a souligné l'importance de ce rendez-vous qui constitue un outil entre les mains des délégations africaines fraîchement élues au Conseil de sécurité de l'ONU, pour s'imprégner des tenants et aboutissants des questions africaines à l'ordre du jour et des processus de règlement de conflits et de stabilisation en cours. Le séminaire de haut niveau vise à faire en sorte que l'Afrique, par le biais de ses membres non permanents élus au Conseil de sécurité (l'Egypte et le Sénégal feront leur entrée dès le 1er janvier 2016), soit partie prenante du processus de décision au sein de l'organe principal de l'ONU. Il s'agit, selon M. Lamamra, de contribuer efficacement à l'action de cette instance et, pour cela, il faudra unifier les points de vue, être au même niveau d'information et d'analyse des situations. «Il faut apporter des solutions africaines aux problèmes africains», indique-t-il. Pour le ministre algérien, l'intérêt est d'«aboutir à des solutions équitables qui tiennent compte de la complexité des situations, mais aussi des sensibilités des acteurs qui doivent néanmoins privilégier les efforts coordonnés et adaptés aux principes africains». La difficulté réside dans le fait que la résolution de certaines crises a malheureusement été suivie par l'avènement d'autres tensions, de difficultés qui restent pendantes en dépit des efforts fournis. Pour ce cas précis, il est question d'améliorer les performances du Conseil de paix et de sécurité (CPS), tout en gardant à l'esprit la volonté de réformer le fonctionnement de l'ONU pour une meilleure représentativité du continent africain qui concentre, dira-t-il, les deux tiers des conflits que traite l'instance onusienne. «Donner au CPS la dynamique qu'il mérite», a été le souci exprimé par le ministre burundais des Relations extérieures et de la Coopération internationale, Alain Aime Nyamitwe. Celui-ci met en avant la nécessité de consolider les relations africaines notamment entre les «A3» (les pays africains siégeant au Conseil de sécurité de l'ONU) et le CPS, mais aussi l'intérêt qu'il y a à capitaliser les conclusions adoptées lors des derniers séminaires. Il est aussi question, pour M. Nyamitwe, de renforcer les missions d'observation des membres africains et des capacités d'analyse du CPS. Le ministre burundais est convaincu que ce séminaire, qui devra se constituer en directive à mettre en œuvre, sera une réussite et exprime l'espoir de réaliser l'«agenda ambitieux qui consiste à faire taire les armes d'ici 2020». La ministre des Affaires étrangères du Rwanda, Louise Mushikiwabo, a indiqué, à propos des membres africains sortants du Conseil de sécurité de l'ONU (Nigeria, Tchad), que «malgré les difficultés, l'Afrique a été bien représentée et va continuer à l'être correctement à l'avenir». Pour elle, «la collaboration étroite entre les pays africains est un impératif à garder en vue chez les dirigeants jusqu'au niveau le plus bas de l'échelle des responsabilités pour que, dans ce monde imprévisible, la paix et la sécurité deviennent une réalité». Du Nigeria, Khadija Abba B. Ibrahim, secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères, a estimé indispensable la coordination entre le CPS et les A3 pour défendre les positions de l'UA, notamment pour ce qui est des questions émergentes qui nécessitent des traitements en urgence. «Il faut rechercher les points de convergence plutôt que les points de désaccord», suggère-t-elle, tenant compte du fait que si les membres (A3) changent, les conflits restent et se renouvellent. «La lutte contre le terrorisme et la criminalité transfrontalière nécessite l'instauration d'un climat de confiance», estime-t-elle pour mettre en avant l'idée d'adopter des positions communes. En tant que l'un des 15 membres du CPS, le Nigeria est, selon elle, à l'avant-garde de la Force en attente africaine (FAA) pour ses interventions contre la secte Boko Haram et sa contribution au retour à l'ordre public dans plusieurs régions. Des efforts qui ont porté leurs fruits et qui ne s'arrêteront que lorsque la secte sera complètement anéantie. Smaïl Chergui, commissaire de l'Union africaine à la paix et à la sécurité, a considéré que le séminaire, fruit d'un partenariat entre la Commission de l'UA, le gouvernement algérien et l'Unitar (instance de l'ONU pour la formation et la recherche), est un élément de référence qui contribue à l'effort collectif de paix et de stabilité au continent. «Les A3 doivent faire preuve de cohésion, être les défenseurs acharnés du CPS qui doit être constamment informé», indique-t-il. Son souhait est que l'unité de vues qui en résulte puisse s'apparenter à un droit de veto.