La Force africaine en attente sera opérationnelle en 2015, a indiqué, hier, Ramtane Lamamra, ministre des Affaires étrangères à la clôture du séminaire de haut niveau sur «La paix et la sécurité en Afrique», qui s'est tenu du 8 au 10 décembre en cours. Le projet, qui remonte à 2003, rappelle Smail Chergui, le commissaire de l'Union africaine pour la paix et la sécurité, de la Force africaine en attente (FAA) devrait permettre au continent de se doter des moyens nécessaires pour effectuer les interventions qui s'imposeraient à l'avenir sur son sol. En attendant que cet organisme voie le jour réellement, la France collectionne les interventions en terre d'Afrique. Sur la situation en Centrafrique, Ramtane Lamamra a déclaré que la présence des forces militaires françaises n'est pas un fait nouveau, ajoutant que «ce sont les forces africaines qui ont sollicité la contribution de l'armée française». Le ministre des Affaires étrangères a insisté sur le fait que «la situation s'est gravement dégradée à Bangui». Ce qui explique le renforcement des forces africaines, annonce Smail Chergui, qui «passeront de 2 600 à 3 630 soldats dans les heures à venir». Au sujet de la représentation africaine au sein du Conseil de sécurité de l'ONU, les participants au séminaire d'Alger n'ont pas caché leur détermination à œuvrer pour que «la voix de l'Afrique pèse dans les instances onusiennes, y compris au sein du Conseil de sécurité». Lamamra a tenu à réitérer, dans ce sens, la revendication africaine relative à la présence de deux membres au sein du Conseil de sécurité (CS). Deux membres, qui auront toutes les prérogatives. Car, jusqu'à présent, le continent est tenu de se contenter d'une représentation de trois membres avec le statut de non permanents. Le Rwanda qui est, à cet effet, à sa seconde saison au sein du CS, est rejoint par le Nigeria et le Tchad. Plaidant pour une cohérence dans la représentation africaine dans l'instance onusienne, Lamamra a souligné que «60% de l'ordre du jour du Conseil de sécurité de l'ONU est constitué de crises et de conflits affectant principalement l'Afrique ...». Ce qui exige, dira-t-il, une «coordination étroite entre l'Union africaine et les pays qui représentent le continent au sein du Conseil de sécurité». Propos conforté par la ministre rwandaise des Affaires étrangères, Madame Louise Mushikiwabo, pour qui la priorité est d'établir «un dialogue cohérent entre le groupe africain au Conseil de sécurité onusien et le Conseil de paix sécurité de l'Union africaine (CPS) pour défendre les intérêts de l'Afrique». La diplomate rwandaise ajoutera qu'il était «inconcevable que l'Afrique soit représentée par un nombre limité de pays qui ne jouissent pas du droit de véto au sein du Conseil de sécurité alors que 70% des questions examinées par cet organe onusien concernent l'Afrique». A. Y.