Les nouveaux pôles d'habitation poussent de manière accélérée, mais les infrastructures d'accompagnement ne suivent pas. Les habitants de la cité 1310 Logements, dans la commune de Tessala El Merdja, ne rêvent que de petites commodités pour améliorer leur quotidien. Ouverte depuis cinq ans, cette imposante cité est restée «austère» en raison de lacunes qui perdurent à ce jour. Le transport n'y est pas assuré régulièrement. La cité dépend de l'humeur des conducteurs de bus. «Ils viennent quand ils veulent, ils nous boudent quand ils veulent. Ils n'ont de compte à rendre à personne», raconte un habitant. Hormis les bus qui viennent, faute de clients, d'autres endroits faire le ramassage très tôt dans la matinée, à partir de 8h, les résidants sont obligés de marcher jusqu'au carrefour, voire jusqu'au pont de l'autoroute pour pouvoir trouver un moyen de transport et vaquer ainsi à leurs occupations. Faute de lignes directes et de contrôle, certains transporteurs n'hésitent pas à les déposer à l'arrêt de la côte et à revenir fructifier leur journée aux dépens du service qu'ils sont censés assurer. «Nous ne pouvons rien faire, nous sommes otages du mercantilisme des transporteurs et de l'absence des services de la wilaya», explique un père de famille. «Une ligne directe a été ouverte depuis la station urbaine de Birtouta, mais le nombre de bus est insuffisant», ajoute notre interlocuteur. L'autre point soulevé par les habitants est celui de l'absence d'un marché. Une infrastructure a bel et bien été réalisée, mais elle n'est pas mise en exploitation, apprend-on. La distribution des locaux commerciaux semble faire hésiter les élus locaux. En conséquence, à l'entrée de la cité, des vendeurs ambulants proposent des fruits et légumes sur les trottoirs et leur nombre est appelé à augmenter. Cité-dortoir Les préoccupations exprimées par de jeunes habitants portent également sur l'absence «inexpliquée» d'espaces de sports et de loisirs. «Les concepteurs de cette cité semblent avoir oublié que des familles, avec des enfants et des adolescents pleins d'énergie, vont y habiter. D'ailleurs, ils ne l'ont dotée que d'un stade minuscule, à quelques pas des bâtiments», s'indigne un trentenaire, originaire du bidonville Doudou Mokhtar. Les jeunes athlètes se disputent, chaque jour que Dieu fait, ce stade, qui ne peut accueillir tout le monde. Et les habitants des bâtiments limitrophes ne cessent de se plaindre du bruit et des vociférations, somme toute normaux, des sportifs. Un autre stade est situé à la sortie de la cité, mais il est loin de régler le problème puisqu'il est utilisé par les habitants d'autres cités. Malgré ces lacunes et bien d'autres encore, cette cité dispose d'un point positif indéniable. En fait, le visiteur de cette cité-dortoir, composée d'interminables bâtiments plantés l'un derrière l'autre, ne manquera pas de remarquer la verdure caractérisant les lieux. Le jardin et les espaces verts sont très biens aménagés, leur entretien fait penser à un travail de professionnel, le jet d'eau fonctionne et les ordures y sont quasiment absentes. Renseignement pris, on apprend que des jeunes de la cité veillent à l'entretien, à la propreté et aux travaux de jardinage. «Le jet d'eau a été réparé et mis en marche dans un cadre de volontariat», raconte un jeune résidant. Et d'ajouter : «Un électricien s'est occupé de l'électricité, d'autres ont acheté des pièces et du matériel approprié.» «Nous allons faire une quête pour acquérir des bacs à ordures pour les placer dans les espaces verts», ajoute un autre jeune homme. Mais pourquoi ne pas demander la contribution des services de l'APC ? a-t-on demandé. Nos interlocuteurs, interloqués, étaient unanimes à dire que la mairie n'est jamais là pour faciliter les choses.