A l'instar des autres wilayas du pays, Jijel n'en déroge pas à la règle et se trouve au centre d'une action à mener pour lutter contre la rage, une maladie à déclaration obligatoire qui demeure une préoccupation majeure des autorités publiques. Adressée aux walis au mois de novembre dernier, une instruction interministérielle est venue rappeler les mesures à prendre pour lutter contre cette maladie. Or, sur le terrain, il est constaté une prolifération des animaux errants, comme c'est le cas de ces meutes de chiens qui rodent en toute quiétude dans les villes et villages. Le commun des gens est souvent alerté par ces meutes en l'absence d'opérations d'abattage ou de capture, comme il est si bien signifié dans l'instruction interministérielle. Emanant du ministère de l'intérieur et des collectivités locales, de l'agriculture, du développement rural et de la pèche et de la santé, de la population et de la réforme hospitalière, celle-ci constate la faiblesse des actions d'abattage, la prolifération anarchique des dépôts de détritus ménagers et la faiblesse de perception des propriétaires de ces animaux des risques sur la santé et la gravité de cette maladie. A Jijel, c'est justement le cas de ces facteurs qui peuvent avoir un risque d'apparition de cas de rage. L'accumulation des dépôts d'ordures, à l'origine souvent d'une augmentation, comme il est si bien noté dans ladite instruction, des populations de chiens errants, est plus que jamais au centre des préoccupations. On déplore qu'au niveau des agglomérations urbaines, des dépôts de déchets ménagers sont accumulés sans qu'ils ne soient nettoyés par des services communaux, dépassés par ce phénomène. Pour atténuer le risque d'apparition de cas de rage, une instruction est donnée pour rendre obligatoire le port de collier d'identification aux animaux, la lutte contre la divagation des animaux errants, le respect du caractère obligatoire de la vaccination antirabique des carnivores, et en fin la réalisation d'au moins une fourrière canine. Ceci dit, les services communaux sont tenus, en plus de leur obligation d'assainir le milieu, de tenir un registre coté et paraphé, relatif aux opérations de vaccination antirabique de la commune. Les services de l'agriculture et de la santé sont instruits de mener des actions de prévention et de sensibilisation, ainsi que l'organisation des campagnes de vaccination antirabiques gratuites et l'amélioration des prestations de soins. A l'échelle nationale, il a été déploré 23 décès humains évitables dus à la rage. Chaque année, près de 120 000 personnes sont exposées à la maladie, par morsures de chiens. La maladie se traduit par la déclaration d'une moyenne annuelle de 900 cas de rage animale.